De la poudre aux yeux, une comédie jouée mécaniquement à force de la connaître par cœur, au fond tout n’est qu’artifice et illusion camouflant une vérité insupportable et enfouie sous les décombres de ce cœur en ruines.

Emily a mal. Emily est fatiguée de cette farce grotesque qu’est la vie. Emily en a marre. Marre de faire semblant que tout va bien. Rien ne va, elle le sait. Et elle joue la comédie, se drape d’un bonheur illusoire interprétant du mieux qu’elle peut le rôle de la jeune femme heureuse. Emily lutte du mieux qu’elle peut pour garder la tête hors de l’eau, pour ne pas sombrer dans les méandres de ses mensonges constants parce qu’au fond elle tient à la vie. Et même si son existence ne repose que sur une illusion elle espère. Elle espère qu’un jour on entendra ses cris, qu’on la sortira de cette obscurité dans laquelle elle est murée. Elle hurle dans cette prison sombre qu’est son cœur et sourit à l’extérieur.

Emily donne envie. Emily est belle. Emily elle en profite. Elle séduit les hommes, les embrasse, leur donne envie, mais ne va jamais plus loin. Elle ne couche pas, elle les plante simplement s’enfuyant comme une voleuse. Emily est vierge et le restera tant qu’elle n’aura pas trouvé celui qui ravira son cœur. Au fond Emily c’est une romantique, elle croit au prince charmant et serait même prête à accepter une princesse charmante. Emily elle a été brisée par la vie, par ses amours infructueux, par ces hommes qui voulaient juste coucher avec elle. Pourtant Emily elle croit encore, elle s’imagine le grand amour parce qu’il n’y a que ça qu’elle peut faire. Emily elle se raccroche à ce minuscule fil qu’est l’espoir au risque de sombrer définitivement s’il venait à se rompre.

Emily noie son mal-être dans le thé et fume de temps en temps laissant s’évaporer ses souvenirs avec la fumée. Emily n’aime pas être dépendante des drogues tel que l’alcool et la nicotine. Elle se sent déjà assez mal comme ça pas besoin de rajouter le mot droguée pour la qualifier. Emily se réfugie dans la musique, elle chante à en perdre la voix. Elle chante sa tristesse, sa détresse, son mal-être, sa peur. Emily compose sa musique, couche ses sentiments sur le papier et les enferme dans un coffre fermé à clé loin des regards indiscrets. Elle cultive son jardin secret dissimulant ses sentiments tout en espérant qu’on les découvre.

Emily est détruite. Emily est effrayée par la moindre explosion, le moindre bruit trop fort. Emily est hantée. Hantée par ces visages souffrants, par tout ce sang, par tous ces cris. Emily cauchemarde, se réveille au milieu de la nuit, pleure en silence, souffre et joue du violon. Elle est abimée physiquement et moralement, elle a mal, elle se déteste pour avoir survécu, survécu à sa place. Elle était lui, il était elle. Emily ne vit pas, elle survit tant bien que mal.

Emily sourit. Emily rigole. Emily plaisante. Emily joue la bonne copine, celle qu’on rêverait d’avoir. Elle ne supporte plus la solitude, plus depuis que son visage la hante. Emily s’entoure et joue l’hypocrite pour ne pas se retrouver seule. Seule avec ses souvenirs. Mais au fond Emily elle aime bien la compagnie des autres. Elle aime se sentir normal et oublier un instant le vide béant dans son cœur la soulage. Emily oublie ou du moins essaie de son mieux d’oublier ce pan de sa vie qui assombrit ses yeux bleus et ternit ses sourires factices.

Don : Alae
Description : Emily n’a pas choisi le nom de son don par hasard et il possède une signification bien particulière à ses yeux. Ce mot résume à lui seul son pouvoir Alae signifiant ailes en français on peut aisément deviner la particularité de la jeune femme. Elle possède deux ailes blanches semblables à celles des oiseaux dans son dos qui, fort heureusement pour elle, peuvent se rétracter à l’intérieur de ses omoplates ne laissant que deux fines traces à l’emplacement des liens entre ses ailes et son dos.
Maîtrise : Elle en a une assez bonne maîtrise bien qu’il arrive parfois que ses ailes sortent sans qu’elle n’en ait le besoin, souvent lors de situations critiques ou lorsqu’elle est blessée.

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