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| I think that I'm still human. (PV Nikolai) | |
| Auteur | Message |
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Alessa L. Morreti
Messages : 27 Date d'inscription : 02/01/2014
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| Sujet: I think that I'm still human. (PV Nikolai) Ven 2 Mai - 23:01 | |
| Take me out of this place I'm in « Oh, aller les filles, il reste encore deux bonnes heures ! » Les lèvres pincées, les joues gonflées, tu retenais l’une de tes coloc’ par la manche dans la tentative complètement vaine de les faire rester un peu plus longtemps. Vous étiez sortis ‘‘entre filles’’ pour aller voir un film en profitant de ce radieux samedi. Rien qu’au choix du film, la déception avait été là pour toi, même si tu n’avais rien dit, parce qu’il était clair que tu n’étais pas venu en ville pour regarder une comédie romantique un peu –beaucoup- mielleuse, encore moins de production française. Tu aimais énormément la France et ce pays avait plein de belle chose à partager avec le monde, mais franchement, le cinéma, non. Ton gobelet de popcorn, tu avais regardé avec regret l’affiche d’un film d’horreur qui trônait à coté des derniers blockbusters qui te faisait envie depuis quelques jours, avant de t’engouffrer dans la salle noir qui allait devenir l’antre de ton calvaire pour presque deux heures. Et maintenant que ta torture, acceptée comme il se doit avec le sourire, elles voulaient rentrée à l’école. C’était tout à fait hors de question ! Le soleil n’était même pas couché, il y avait des tas de boutique encore ouverte et les bars n’allaient pas tarder à être remplis de charmants jeunes suisses à la recherche d’une compagnie exotique. « On t’oblige pas à rentrer avec nous, Lessa. Profite encore un peu de la ville. » Affichant une petite moue déçue, tu finis par les gratifier à contre cœur d’un sourire avant de poser un bisou sur la joue de chacune, leur confiant ton gobelet presque vide de popcorn. « On va faire ça ! Si jamais on vous demande, je suis en ville avec Andersen ! » L’alibi parfait. Heath passait presque tous ses week-ends en ville, loin de l’école. Alors il y avait de très grande chance pour que ce soir là ne fasse pas exception, c’est pourquoi il faisait un alibi parfait pour l’école qui était un rien paranoïaque quand il s’agissait des sorties un peu trop longue en dehors des murs de l’établissement. T’éloignant en trottinant légèrement, tu commenças de faire du lèche vitrine, essayant des petits hauts, craquant pour une jupe plissée presque un peu trop courte. Mais il ne fallut qu’une demi-heure avant que le fait de t’amuser toute seule entame un peu ta bonne humeur. Secouant un peu la tête pour te ressaisir, tu pris le chemin bien connu du seul endroit où, quoiqu’il arrive, tu ne pouvais jamais être déprimée : la patinoire. Une chance pour toi, le samedi soir, l’endroit faisait une nocturne et restait ouvert jusqu’à dix heures du soir. Rien qu’à cette nouvelle, tes yeux s’illuminèrent d’étoiles d’excitation. Tu attrapas ta paire de patins de location, les passa rapidement avant de sauter sur la glace, ajustant ton poids sur les premiers mètres avant de donner une impulsion qui te fit presque traverser la patinoire d’une traite, les yeux fermés. Tu aimais cette sensation, de liberté. Ca n’avait pas été facile avec ton don d’apprendre à gérer ta masse sur la glace mais maintenant, tu avais complètement chopé le coup de main, glissant et virevoltant comme une pro’. Il fallait dire que tu avais eu un bon professeur. « Il faudrait que je lui propose de venir un samedi à l’occasion. » pensas-tu à voix haute en patinant à reculons, perdu dans tes pensées. Ton inattention entraina ce qui devait arriver : tu finis par rentrer dans quelqu’un. Oh, bien sûr, grâce à ton don, l’autre personne ne sentit sans doute pas grand-chose, à peine la résistance d’un rideaux que l’on traverse, mais toi en revanche, le choc fut bien plus rude, t’envoyant sur la glace dans un choc assez douloureux que tu encaissas avec une faible plainte, habituée même si cela faisait longtemps que ca ne t’était pas arrivé. « Oulala… Je suis vraiment désolée ! Je n’ai pas fais attention ! » t’excusas-tu rapidement alors que le froid commençait à traverser ses vêtements, te refroidissant le derrière à la vitesse de la lumière. Vraiment, un jour, il faudrait vraiment que tu perdes l’habitude de te croire seule sur la glace, comme lorsque tu t’entrainais avec Enzo. |
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| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: I think that I'm still human. (PV Nikolai) Lun 26 Mai - 20:26 | |
| « Tell me everything you know. » C’était un Samedi chiant comme tant d’autres après tout. Tu t’étais réveillé à 13h, comme souvent le week-end, tu vis un peu en décalé à ce moment-là. Et comme tous les Samedi, tu t’es réveillé et ta main a cherché quelque chose à côté de toi. Ou plutôt quelqu’un. Mais il n’y a rien, personne, juste tes draps vides. Alors tu rattrapes ta propre main, tu serres le poing, et tu attrapes un joint, en te disant que ça te calmera les nerfs un instant. Mais la vérité c’est qu’il y a bien longtemps que ça ne te fait plus rien, que ça ne fait que contourner l’évidence. Alors encore un Samedi matin, un Samedi de trop, où tu restes allongé sur ton lit en caleçon, avec un joint, en train de fumer ce qui te reste de pensées, d’espoirs. Tu te dis qu’il faudrait que tu te prennes en main, mais parfois ça te semble inutile. Comme si rien n’avait de sens. Pourquoi toujours chercher à donner du sens aux choses ? Pourquoi essayer de comprendre tout ce qui se passe, puisque rien n’a de sens, rien n’est logique ? Aurélian est parti du jour au lendemain, pour la deuxième fois, alors que tout allait bien. Est-ce que ça a du sens ça ? C’est normal d’agir comme ça ? Pourquoi pas après tout. Dans un monde où tout dérive, ça pourrait sûrement exister. Tu soupires un coup, tu termines le joint que tu vas écraser dans un cendrier quasiment plein. Tu te redresses, ébouriffes tes cheveux, et tu te regardes dans le miroir. Tu vois un homme démoli, gris et terne. Tu te dis que tu arrêterais bien les teintures. Pourquoi ne pas redevenir brun après tout ? Tu t’habilles à l’arrache avec un débardeur un peu large, un jean délavé et déchiré, et une veste. Tu cherches dans ta poche ton sachet de poudre, et tu as l’amère expérience de constater ton paquet vide. Fais chier. Tu enfiles tes pompes, tu prends ton portefeuille et tu vas en ville. De toute façon, il n’y a rien de mieux à faire ici, à part trainer comme une épave humaine. Arrivé sur place, tu appelles ton fournisseur habituel. Un gars d’apparence respectable, qui ne te pose pas d’emmerdes à tout va. Il te dit qu’il est à la patinoire en ce moment, que tu peux le rejoindre là-bas, il a bien quelque chose pour toi. Tu soupires, et tu te mets en route pour la patinoire. En marchant dans la ville, des souvenirs te reviennent. Pas ces souvenirs qu’on rattache à un lieu, plutôt ces souvenirs qui reviennent quand l’ennui s’installe. Une certaine mélancolie. Tu repenses aux week-ends que tu passais avec Aurélian, à ces moments passés avec lui. Avant, ça te faisait pleurer, ton ventre se tordait, et tu finissais par craquer. Maintenant, c’est presque comme si tu en étais blasé. Au fond, ça te blesse, mais ce n’est qu’une éraflure de plus parmi les autres, alors ça ne compte pas vraiment. Tu arrives enfin à la patinoire. Le gars t’attend dans un coin, posé contre le mur. Tu lui files son fric, et tu t’empares du nouveau sachet. Il compte rapidement, te serre la main et se sauve comme un voleur. Tu poses vite fais un rail un peu démoli sur le dos de ta main, et tu sniffes en quelques secondes la poudre. La tête te tourne un instant, et quand tu reprends un peu tes esprits, l’idée d’aller patiner te semble soudain d’être la meilleure idée de la journée. Sans vraiment savoir pourquoi, tu te décides à louer une paire de patins pour aller sur la patinoire. Au moins, cet endroit ne peut te rappeler aucun souvenir, tu n’as jamais patiné avec Aurélian. Par contre, ça te rappelle quand tu étais encore gamin. Tu as fait pendant deux ans du patin à glace, avant d’arrêter, préférant de consacrer tout entier à la musique. Tu n’étais pas un pro, mais tu savais faire quelques trucs sympas malgré tout. Tu t’élances sur la piste, un peu hésitant au début, mais les gestes te reviennent vite, même si la drogue te fait tourner la tête et accélère ton rythme. Pour te donner un peu de défi, tu te laisses patiner en arrière, faisant quelques tours de piste. Non, ça va, tu n’as pas trop perdu les quelques bases que tu avais. Tu pivotes sur toi-même, te remettant dans le sens du courant, et en une fraction de seconde, tu percutes une demoiselle qui s’écroule par terre. Tu sursautes un peu, tu manques de tomber, mais tu te redresses avant de te rapprocher de la pauvre fille.
« Merde, j’suis vraiment désolé, je vous avais pas vu. Vous allez bien, ça va ? »
Tu tends la main vers la demoiselle, elle relève la tête, et tu constates enfin qu’il s’agit d’Alessa. Oui, la très bonne amie d’Aurélian à l’école. Tu restes un instant silencieux, restant fixé sur le visage de la jeune fille. Quelque chose se bouscule en toi, c’est la révolte dans ton cerveau. Tu essayes de la combattre, mais l’ordre établi vacille et s’effondrera à un moment.
« Oh, c’est toi Alessa. Excuse-moi, je faisais pas gaffe à ce que je faisais »
Tu l’aides à se redresser, à se remettre debout. Et ça continue à se battre en toi. Tes lèvres tremblent, tout comme tes doigts qui relâchent fébrilement la main d’Alessa. Tu la regardes, encore surpris et décontenancé. Et une question vient se heurter dans ta bouche, brûlant tes lèvres comme autant d’aiguilles incandescentes. Dis-moi où il est, je t’en prie. |
| | | Alessa L. Morreti
Messages : 27 Date d'inscription : 02/01/2014
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| Sujet: Re: I think that I'm still human. (PV Nikolai) Mar 27 Mai - 18:53 | |
| Trying too hard to put a smile on my face Tu avais pris tellement de temps à t’assurer que tu ne t’étais rien cassé ou tordu que ce n’est que lorsque la personne que tu avais bousculé pris la parole que tu remarquas de qui il s’agissait. Comment est-ce que tu avais pu ne pas remarquer cette tignasse bleue ? Tu n’étais qu’une idiote. Et tu restais là, la bouche à moitié ouverte à le regarder depuis la glace, menaçant de te coller un torticolis en plus d’un gros bleu sur le postérieur. Cela faisait un moment que tu avais envie d’aller lui parler parce que tu voyais bien qu’il n’allait pas bien, et que tu avais l’espoir de pouvoir faire quelque chose pour lui. Tu voulais l’aider, lui parler et simplement réussir à faire qu’il sourit à nouveau comme quand… Il était là. C’était un sentiment assez étrange et totalement contradictoire. Le simple fait de croiser Nikolai dans les couloirs te rappelait parfois que tu ne pouvais plus croiser le brun, ce grand frère, cet amour non-réciproque, cette amitié ambigüe aux yeux du monde dont tu t’étais si bien accommodée avec le temps. Finalement, c’est lui le premier à réagir de vous deux, deux poissons surpris de cette rencontre pour le moins percutante. Il t’aide à te relever alors que tu t’excuses vaguement en même temps que lui, sans trop le regarder le temps de chasser la glace de tes vêtements humides et froids. Tu le sens à la pression de sa main sur la tienne quand il t’a aidé, il est nerveux, il est tendu. Tu lèves les yeux vers lui et un peu de tristesse passe sur ton visage. Les pupilles dilatées à tel point que ses yeux ont l’air d’être noir, ce visage fatigué qui n’a sans doute pas vu un sourire depuis trop longtemps, c’est exactement l’état dans lequel tu avais connu Aurélian maintenant que tu y repensais et cette idée te serrait l’estomac. Tes lèvres s’entrouvrirent pour amorcer un début de phrase quand une personne un peu trop près de vous, rien de vraiment dramatique pour une personne lambdas mais tes patins glissèrent de quelques centimètres. Ta chute avait légèrement brisé l’équilibre que tu avais donné à ta masse et ton esprit était trop perturbé de croisé Nikolai maintenant pour que tu ne risques pas de glisser sur dix bon mètres au moindre effleurement. « C-c’est une sacré coïncidence, dis donc. » finis-tu par réussir à dire avec un ton enjoué juste un peu trop forcé alors que tu faisais un peu plus attention à ceux qui vous entourait qu’au début. « Aller, viens. On ne va pas rester au milieu de la glace. » Patinant vers le bord avec précaution, tu finis par accrocher tes mains à la rambarde avant de te hisser avec facilité pour t’assoir sur le bord de celle-ci. C’était bien plus simple pour toi ainsi et puis, tu étais presque à la même hauteur que Nikolai maintenant. Ton regard se posa un peu sur les quelques personnes qui glissaient avec vitesse sur la glace, avec de grand sourire ou des expressions de concentration intense. La prochaine fois que tu souhaiterais de la compagnie, tu ferais attention de préciser un peu mieux ton vœux. Non pas que tu ne sois pas contente de voir Nikolai mais tu aurais aimé te préparer un peu avant… juste un peu pour ne pas faire de bêtise, le genre dont tu avais le secret. « On a jamais vraiment eu l’occasion de parler vraiment tout les deux. » lâchas-tu avec un petit rire gêné, n’ayant rien trouvé de mieux pour entamer la conversation. « Mais ca me fait plaisir de te croiser ici. » Tes doigts se serrèrent sur la barre sur laquelle tu étais assise. Au fond de ta gorge, la question banale que tu avais l’habitude de lancer quand tu retrouvais des gens restait coincée, comme si elle était vraiment déplacée. A la place, un ballet d’autre chose virevoltait dans ta tête sans que tu saches par quoi commencer. Et puis, tu avais sans doute autant de question que lui. Sur un seul et même sujet. Peut-être que lui savait la raison pour laquelle Aurélian n’était pas revenu avec tout les autres. Sûrement, il y avait tellement de chose que l’allemand devait lui dire sans juger nécessaire de tenir sa petite sœur au courant. Mais la vraie question était de savoir… est-ce que tu avais vraiment le droit de lui demander ? |
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| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: I think that I'm still human. (PV Nikolai) Jeu 5 Juin - 16:42 | |
| « Hold on, we're going home. » C’est à la fois gênant et troublant, ce genre de rencontres auxquelles on ne s’attend pas véritablement et qui vous enfonce directement dans la confusion, sans détours ni concessions. Alessa reste en effet en moment silencieuse, et la surprise se lit aisément sur son visage embarrassé qui trahit également le même malaise chez elle. En même temps, il suffit de se mettre à sa place quelques instants pour comprendre en quoi cela pouvait la troubler. Après tout, elle n’avait sûrement pas très envie de te rencontrer, toi l’âme en peine, abandonné du jour au lendemain par celui qui était devenu son confident avec le temps. De plus, elle aussi était clairement très proche d’Aurélian, et si ça se trouve, elle se pose les mêmes questions que toi. Elle cherche une vérité qui n’existe peut-être pas. Tu la regardes s’essuyer un peu de la glace qu’elle a sur elle, elle semble avoir perdue l’équilibre et elle peine à se redresser, à se redonner une contenance. Tu restes debout face à elle, comme un grand imbécile qui ne sait pas quoi faire de ses deux mains, et tu la regardes avec un triste sourire qui se voudrait amical, et qui pourtant ne traduit qu’une certaine mélancolie intérieure. Elle te rappelle des souvenirs, beaucoup trop de choses. Pas des souvenirs directs, mais des réminiscences qui découlent d’elle. Elle te renvoie une vérité dérangeante en plein visage, une vérité que tu préférais fuir, mais qui au final finit toujours par te rattraper. Tu commences à te dire que quoique tu fasses, ça finira toujours pas te poursuivre. A chaque pas que tu entreprends, chaque fois que tu veux avancer, les chaines te retiennent et te tirent en arrière. Prisonnier, tu te débats, tu perds ton énergie à lutter, et comme à chaque fois, tu finiras par plier l’échine, t’écroulant épuisé, et que te restera-t-il encore une fois, si ce n’est tes regrets et des larmes trop versés.
Elle essaye d’être amicale avec toi, quitte à simuler un sourire forcé pour essayer de dissimuler son embarras. Mais tu ne lui en veux pas, loin de là. Ce n’est pas de sa faute, ce n’est pas de la tienne non plus. Ce sont juste des choses qui arrivent au final. Tu apprécies quand même la délicatesse dont elle fait preuve, bien que tu la surprennes sans préavis, alors qu’elle venait sûrement chercher un moment de détente seule. Finalement, elle t’invite à te déplacer un peu, pour ne pas gêner les autres patineurs qui vous contournent depuis tout à l’heure. Tu acquiesces d’un léger signe de tête, et tu la suis vers le bord extérieur de la patinoire. Elle s’assoit sur la rambarde, et toi tu te contentes de t’adosser contre cette dernière
« On a jamais vraiment eu l’occasion de parler vraiment tous les deux. Mais ça me fait plaisir de te croiser ici. »
Tu n’oses pas lui répondre tout de suite. Tu as un peu l’impression de ne pas fournir autant d’efforts à la conversation qu’Alessa. Elle aussi est embarrassée et pourtant elle essaye malgré tout de te sortir de ton mutisme, à coups de sourires et de banalités amicales. Et toi tu restes stoïque, limite muet. A vrai dire, tu ne sais pas quoi lui dire. Des centaines de questions se fracassent dans ta tête, mais tu ne sais comment les aborder. Et si elle savait où il se trouve, qu’est-ce que tu vas faire ? Tu irais de suite le retrouver ? Peut-être bien. Mais au fond, tu te demandes si cela serait bon pour toi. Peut-être qu’Aurélian n’est pas pour toi, et qu’il s’évertuera toute sa vie à te faire souffrir, à t’abandonner comme il l’a déjà fait par deux fois. Au fond, tu en as envie, mais ce n’est peut-être pas ce dont tu as besoin pour vivre ta vie. Il continuera à te faire souffrir, à distribuer les cicatrices et les blessures, quand toi tu aspires à panser ces dernières, à t’apaiser. A contrario, il est possible qu’Alessa ne sache absolument rien du départ d’Aurélian. Dans ce cas-là, la question de le retrouver ne se pose même pas, mais c’est quand même un « risque » qui existe après tout.
« Oui, c’est clair. Mais ça a été un peu compliqué dernièrement, je me suis fait un peu discret on va dire … »
Tu baisses un peu la tête, un peu gêné. Tu sens que c’est toi le faible, le garçon perdu et désespéré qui se terre dans son mal-être depuis des semaines, sans en sortir. Les gens ont quasiment fui ta présence depuis le départ d’Aurélian. Certains rigolent même, disant que c’est bien fait pour toi d’avoir trop pavaner accroché au bras d’Aurélian. D’autres te plaignent, te jettent des regards de pitié, murmurent que j’ai l’air mal en point aujourd’hui, vue mes cernes noires et mon teint gris. Et pourtant, personne ne t’a approché, comme si tu avais la peste. Après tout, ils se sont lassés de tes histoires répétitives avec Aurélian. Ils en ont sûrement eu marre d’endurer tes humeurs. Alors tu t’es replié, comme un dernier soupir dans ton combat, pour ne pas sombrer et perdre pied. Il t’a semblé que ce n’était que par ce mécanisme de préservation que tu pouvais remonter la pente et aller mieux. Au final, tu ne fais que sombrer un peu plus dans tes conneries, dans tes excès. Sans vraiment comprendre en quoi cela pourrait t’aider. Tu relèves doucement la tête vers elle, tentant de lui adresser un maladroit sourire forcé. C’est mieux que rien après tout.
« Enfin, tu dois bien t’en douter j’imagine. »
Elle sait de quoi tu parles bien entendu. Évidemment le sujet flotte au-dessus de vous et n’attend que de fondre sur vous, sans savoir comment s’y prendre. Il faudrait briser la glace, passer au-delà du silence, mais ce n’est pas si simple. Après autant de silences, tu ne sais plus comment mettre de mots là-dessus. Tu ne sais plus t’exprimer. |
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