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| Won't you keep me company? [PV Niko] | |
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Logan Sutherland
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| Sujet: Won't you keep me company? [PV Niko] Mar 1 Juil - 23:45 | |
| J’ai passé une bonne journée.
C’était banal. N’importe qui pouvait dire la même chose et n’en ferait pas tout un cas. Tout le monde passait une bonne journée, de temps en temps. Parfois, même, pour ces chanceux de la vie, les bonnes journées étaient plus fréquentes que les mauvaises. Ces gens qui souriaient, insouciants, qui accueillaient chaque matin avec enthousiasme. Ces gens toujours bien entourés, qui rient aux éclats, qui savent ce qu’ils valent et qui en sont fiers. Ces gens qui s’aiment, qui aiment les autres, qui savent qu’ils ont une place bien à eux dans une société. Moi, je n’en vois que peu, des journées comme celle-là. Plus souvent qu’autrement, je me réveille après une nuit trop courte, la tête pleine de doutes et le cœur amer. Une peur constante sur les épaules qui m’empêche de me tenir droit. Un livre sous le bras, parce que c’est à eux que je préfère me confier. Une flasque de scotch à la hanche, quand j’ai besoin de me délier la langue, quand je dois faire semblant. Et c’est tellement épuisant, cet état de crainte constante. Toujours peur de sentir mes tripes se figer lorsqu’une entité entre en moi, de perdre la vue, lentement mais sûrement, alors que mes iris perdent de leur bleu pour devenir noirs ou améthystes. De me réveiller, couvert de mon propre sang, sans que je sache ce qui s’est produit.
Mais j’ai bien dormi, la nuit passée. J’ai eu un appel de ma mère. Les cours se sont bien passés. J’ai souris, j’ai discuté avec des collègues. Sans trop bégayer. Je suis allé me promener sur le campus, j’ai fait de la lecture, j’ai bien mangé. Aujourd’hui, je suis heureux. Et je ne suis pas certain de savoir comment gérer cela. Je l’ai pris comme ça venait, sans trop m’en soucier. Mais on est vendredi soir. Et quand je suis de bonne humeur, j’ai envie de sortir, parfois, de faire la fête de profiter de mon aisance sociale aussi agréable que temporaire. Mais je ne peux pas y céder aussi souvent que je le voudrais. Parce que c’est toujours dans ces moments-là que quelque chose arrive. Alors je me suis résigné à bouder mon plaisir et à passer une soirée tranquille mais potentiellement agréable en compagnie de mes livres, de mon iPod et, bien entendu, de mon scotch et de ma pipe.
Et c’est là que je me retrouve, seul dans ma chambre. Installé bien confortablement sur mon lit, le casque d’écoute sur les oreilles, la pipe aux lèvres - diffusant une odeur agréable et distincte de marijuana – et la bouteille de scotch entre mes cuisses. J’en ai déjà bu pas mal, cela fait déjà presque une heure et demi que je suis de retour dans ma chambre. À l’extérieur, le soleil commence à se coucher. Alors je souris. Je n’ai pas ruiné cette bonne journée, et je n’ai pas l’intention de le faire. Mais alors que l’alcool coule dans ma veine et réchauffe mon cœur, une sensation persiste au bout de mes doigts. Cette envie de contact qui ne veut pas se taire. Je réussis à l’ignorer, en priant pouvoir être capable de tenir le coup, cette fois. |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mer 2 Juil - 20:07 | |
| « 'Cause you had a bad day. » C'était une sale journée de merde.
Parfois, rien ne va tout simplement. On a beau faire ce qu'on veut, ça n'y change rien, et on s'embourbe dans les tracas et les soucis, quand bien même on cherche à les éviter comme la peste. C'est un peu ce qui s'est passé aujourd'hui pour toi en fait. Déjà, la journée avait mal commencée. Tu t'es réveillé avec une monstrueuse gueule de bois, à tel point que la moindre lumière te vrillait le crâne, et bien évidemment en retard. Dans la précipitation, en voulant boire un café, tu en as bien évidemment renversé sur tes vêtements, en tentant difficilement de boire ta tasse tout en essayant de maitriser tes cheveux en vrac un petit peu. Alors tout en bougonnant et en jurant à tout va, tu t'es changé en vitesse, enfilant sans trop réfléchir les premiers vêtements qui te passaient sous la main, et te voilà parti pour les cours. En somme, ça ressemble tout à fait à une journée de merde, qui commence mal comme souvent en fait. Bien évidemment, ça aurait trop beau de voir les choses s'améliorer au courant de la journée, mais étant de mauvaise humeur, il ne t'a pas semblé pertinent de faire un effort pour que les choses aillent dans ce sens. Et quand tu pensais pouvoir finir ta nuit en cours, le professeur de Mathématiques ne semblait pas l'entendre de cette oreille et décida de se focaliser sur toi, sans te lâcher des yeux une minute, pour t'enchainer de questions et t'envoyer au tableau dès que possible. Et si seulement ça n'avait été que lui, mais tous les professeurs de la journée semblaient s'être mis d'accord pour venir te casser les pieds à leur manière. Nikolaï, puisque l'histoire te passionne tant, tu me feras un exposé sur le cours d'aujourd'hui pour la prochaine fois. Nikolaï, j'ai connu de biens meilleures performances plastiques de votre part autrefois. Nikolaï, ça ne vous dirait pas de vous remuer un petit peu, au lieu de trainer les pieds autour du terrain ? Nikolaï, pouvez-vous me répéter ce que j'étais en train de dire à la classe ? Non, vraiment. Il y a des jours où l'univers tout entier conspire à vous casser les pieds, jusqu'à ce que votre moral succombe.
Et pour terminer en beauté, à la sortie des cours, il y a eu ce connard de Nathan, dans ta classe, qui est venu te chercher des emmerdes. Tu n'as jamais pu l'encadrer cet abruti, et pourtant, cet abruti prend un malin plaisir à venir te provoquer de manière assez récurrente. Les trois quarts du temps, tu t'en fous de ce qu'il dit, et tu l'ignores. Le reste du temps, tu lui réponds et vous finissez par vous engueuler dans les couloirs. Tu te retiens toujours de lui coller ton poing dans la gueule, mais au fond, c'est qu'un abruti qui n'a rien de mieux à faire dans sa vie que de venir te chercher. Mais cette fois-ci, alors que tu jetais ton sac et t’apprêtais à quitter la salle, il t’attrape par l’épaule et commence à te provoquer. Mais tu n’es pas d’humeur, tu lèves les yeux au ciel, tu lui fais un fuck et tu tournes les talons. Et la phrase de trop a été dite, résonnant dans un silence de mort, le silence gêné d’une foule qui savait les limites qu’il venait de franchir. « Tu fais moins le fier Valdick sans ton homme pour te défendre ». Tu t’arrêtes net, foudroyé par sa remarque, et submergé par la rage, tes poings se ferment et s’abattent sur le visage de ce pauvre imbécile. Comme une bête folle, tu te rues sur lui, tes poings heurtant le corps gémissant du jeune homme. Il va regretter ce qu’il a dit, il s’en voudra, et jamais plus quelqu’un viendra te parler d’Aurélian. Plus jamais personne, car ils auront peur. Des professeurs et des élèves vinrent finalement, alertés par les cris et l’agitation, pour te séparer et éviter que tu tues ce gros con à coups de poings dans la gueule. Tu te débats, tu hurles que tu vas lui arracher la gueule, et tu mets au défi la foule de faire comme lui, d’évoquer ne serait-ce qu’une fois Aurélian. Comme un forcené tu te débats, et tu finis par te calmer. Cependant, c’est trop tard : Nathan a la gueule en vrac et en sang, et toi tu te retrouves dans le bureau du directeur pour coups et blessures. Tu racontes l’évènement, blasé et énervé à la fois, sans en rajouter. De toute façon, tu t’en fous pas mal. Qu’il te vire, et qu’on en parle plus, de toute manière tu ne fous déjà plus rien en cours. Finalement, sa décision fut encore plus ignoble : rendez-vous régulier et contrôlé chez le psychologue de l’école. Il ne manquait plus que ça.
Finalement, le directeur te libère, et avec toutes ces péripéties, la soirée est déjà bien entamée et tu en as juste ras le bol maintenant. Tu n’aspires plus qu’à t’enfermer dans ta chambre et rester au calme, avec toi-même, ta musique, et tes joints. Tu traînes les pieds jusqu’à la chambre, et tu découvres Logan allongé sur son lit, sa pipe dans la main et une bouteille de scotch coincé entre les jambes. Sans dire un seul mot, tu soupires un grand coup, soulagé d’en avoir fini avec le monde extérieur et ses sévices et tu te diriges vers ton espace où tu balances ton sac. Tu en profites pour te déshabiller, ne gardant que ton caleçon au final, avant de te retourner vers tes fringues propres dans lesquelles tu pioches un short de basket et une veste que tu enfiles tous les deux. Tu aimes bien te mettre à l’aise en rentrant des cours avec des vêtements larges ou en restant torse nu. Tu avais un peu froid, d’où le fait que tu avais opté pour une veste pour tenir tes épaules au chaud. Toujours dans un silence, tu te diriges vers Logan, et arrivé vers lui, tu montes sur son lit en t’installant à califourchon sur lui, au niveau de ses jambes. Enfin un peu de détente. Tu saisis la bouteille de scotch entre les cuisses du jeune homme, et tu t’en descends de grandes gorgées, que tu avales avec une légère grimace, parce qu’en fait tu n’aimes pas le scotch, mais tu avais juste besoin de quelque chose de fort. Tu reposes la bouteille en calant entre les jambes de Logan, avant de te pencher sur lui pour retirer son casque de ses oreilles. Tu lui adresses un vague sourire un peu épuisé.
Depuis qu’il partage ta chambre, tu as appris à apprécier la présence de Logan, bien qu’au début ce n’était pas forcément le cas. Toi, tu étais déprimé et tu te terrais dans ton isolement. Et lui, il ne faisait guère mieux, avec sa timidité maladive et son asociabilité récurrente. Mais finalement, tu as découvert qu’il pouvait devenir bien plus intéressant après quelques gorgées d’alcool et un bon joint, et tu as commencé à apprécier sa compagnie. Au fond, il est parfait dans son rôle de colocataire : il te laisse vivre tranquillement ta vie, et il partage quelques instants sympathiques quand tu en as envie. Tu penses que tu n’aurais pas pu tomber sur meilleur colocataire de chambre ici, dans cette école. Tu saisis à présent sa pipe, sur laquelle tu tires quelques bouffées de fumée, respirant profondément, laissant la fumée se répandre en quelque sorte. Tu lui rends sa pipe en lui souriant. Toi, par contre, tu fais office de véritable emmerdeur avec Logan. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Jeu 3 Juil - 4:55 | |
| Je me perds dans les mots. Les lettres d’encre imprimées sur ces pages d’un blanc cassé ont toujours été le refuge le plus fidèle. Se cacher dans l’ombre d’un P. S’étendre le long d’un T. Danser entre les points et les virgules. Plonger dans les phrases. Enfant, ces pages étaient souvent recouvertes d’images illustrant les secrets des contes de fées que ma mère me lisait et que j’aimais parfois feuilleter moi-même. Le cœur brisé et le suicide d’une princesse de la mer, l’horreur d’une clé tachée de sang. Puis les images se sont effacées pour laisser place à des couleurs encore plus vives qui, cette fois, ne pouvaient exister que dans mon imaginaire. J’ai vite appris à voir bien au-delà des mots. Les mots servent de cadre. Une structure donnée qui transporte la beauté de l’infini de l’imaginaire humain. Mon amour du drame littéraire se fit voir dans mes choix de romans favoris; la poursuite obsessive d’un géant aquatique, la sournoiserie de la violence. J’ai tellement lu. Pour avoir le privilège de vivre des choses qui ne m’arriveraient jamais dans la vraie vie. Pour me sortir de la fatalité de mon sort. Mais celui-ci a toujours trouvé un moyen de me rattraper, jusqu’à venir ternir mon havre de paix. Les pages sont devenues lourdes, sombres et orageuses. Les mots me rappelaient que je n’étais en réalité qu’une erreur. M’ont forcé à croire en un Dieu qui m’a toujours dégoûté.
Car lorsqu’on sert de réceptacle à la plus profonde des noirceurs et des cruautés, nous sommes forcés d’y croire. Et si l’on admet l’existence du Diable, on doit croire en son opposé. Et j’ai eu tellement de mal à avaler cette vérité. Je l’ai recrachée aveuglement. Jusqu’à ce que mes yeux s’ouvrent un matin sur mon propre corps lacéré de la tête aux pieds, des côtes brisées, et des inscriptions ensanglantées sur le mur devant moi. Mes mains toujours dégoulinantes d’hémoglobine me firent croire qu’il s’agissait de sang. De mon sang. Et les analyses criminelles le confirmèrent. En plus de m’apprendre que les inscriptions latines sur le mur citaient quelque obscure prédiction satanique. Jusqu’à ce jour-là, je ne m’étais jamais intéressé à cela, je n’avais jamais appris le latin. Alors je n’eus plus le choix. Ma passion pour les livres se transforma en obsession. Recueil de lieux hantés, bibles, témoignages d’évènements paranormaux, légendes, transcriptions d’exorcismes. J’ai besoin de tout lire, de tout savoir. Parce que c’est dans ces mots qui me couvent et m’informent que je vais trouver une réponse. Une solution.
C’est un livre expliquant le phénomène de la possession à travers l’histoire que je lis lorsque quelqu’un grimpe sur mon lit avant de s’installer à califourchon sur mes jambes. Je sursaute mais juste un peu, parce qu’aussitôt que mon regard perplexe se pose sur le visage de Nikolaï, je me détends. Ça n’aurait pas pu être quelqu’un d’autre. Je le regarde, toujours silencieux, alors qu’il fait glisser la bouteille de scotch d’entre mes cuisses pour venir en prendre quelques grandes goulées. Mes traits étonnés laissent place à une expression calme, voire heureuse. Parce que même s’il est vrai qu’il a le don de s’imposer dans ma bulle, parfois il y est le bienvenu. Comme c’est le cas ce soir. Même si je n’oserais jamais le lui dire, il me plait. Sa désinvolture, cette force enragée qui bouillonne en lui, son sourire. Je le regarde, le laisse libérer mes oreilles de la musique bruyante et rythmée qui sort de mes écouteurs. J’étends la main à côté de moi pour venir éteindre mon iPod et mettre mon livre de côté puis pose ma main sur le genou de l’Allemand. Mon pouce frotte le tissu de son short, juste parce que. C’est doux. Et j’en ai envie. Je ne réponds pas tout de suite à ce qu’il dit. Je le laisse s’installer, relaxer, prendre le temps de respirer maintenant qu’il est arrivé. Du coin de l’œil, je remarque des vêtements à même le sol qui n’étaient pas là lorsque je suis moi-même arrivé. Dire que je n’ai même pas remarqué qu’il s’était changé… Je le laisse prendre ma pipe, en tirer quelques bouffées. Je le regarde, patient, ouvert, juste un peu enchanté. C’est le scotch qui m’enflamme la peau. J’en prends une gorgée, justement, alors que mon camarade profite des derniers nuages toxiques qui flattent ses poumons.
« Tu as passé une… une mauvaise journée, hm. », dis-je, sans lui poser de question. Je l’affirme, je le sens.
Je prends la pipe qu’il me tend et en prend une longue bouffée. Je retiens mon souffle cinq secondes, dix, quinze, puis j’expire lentement sur le côté. Un sourire se trace sur mes lèvres. Calme, bienveillant, charmeur sans que je ne le veuille vraiment… Ou si. Je reprends la parole, plus doucement. Un silence réconfortant s’impose dans la pièce. Je le regarde toujours droit dans les yeux.
« Je n’ai rien de prévu ce soir. Sauf peut-être boire, fumer , et discuter avec toi. S… Si ça te le dis. » - Spoiler:
Les deux contes cités sont La Petite Sirène d'Andersen et Barbe Bleue de Perrault. Les deux romans sont Moby Dick de Herman Melville et A Clockwork Orange de Anthony Burgess. J'espère que ça ira *^* (smiley adopté :3 )
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| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Jeu 3 Juil - 22:27 | |
| « Tell me, baby, what we're gonna do ? » Parfois tu voudrais juste être seul, sans personne, comme si ce monde pouvait t’appartenir. Comme si tu pouvais chasser les dilemmes, être enfin en paix. Parce que Sartre le disait bien : l’enfer, c’est les autres. Au fond, tu te rends compte de plus en plus que tu te complais dans ta solitude, recroquevillé dans ta peine et ta mélancolie. Tu as l’impression que c’est un mode de vie sain, car c’est le seul qui semble te maintenir en vie, mais ça ne fait que te consumer à feu lent. Les jours passent, ton cœur s’assèche et tes pensées se teintent de noir un peu plus. Alors naïvement, tu te réfugies dans tes illusions, pensant que ça te permettra de fuir ce monde encore un peu plus, que tu pourras diluer tes angoisses un peu plus facilement. Quelque chose qui rendra ton monde un peu plus beau. Mais ça ne fonctionne que quelques instants, pour finalement te replonger encore un peu plus profondément dans ce que tu cherches à t’extirper. C’est comme ça, c’est la règle : voler quelques instants de paix, pour gagner un enfer encore plus important. Le prix à payer, le fardeau que tu as choisi de porter. Les gens t’évitent à présent, tu es devenu la bête noire. Celui qui se bat s’en cesse, celui qui ne veut pas lâcher même dans sa décadence la plus sale. Toi, le gladiateur de tes angoisses, celui qui laisse des tâches de sang sur les portes du colisée. Tu cours, tu souffles, et tu souffres, mais tu t’es toujours battu. Contre toi-même et les autres. Et aujourd’hui, pour la première fois de ta vie, tu voudrais juste laisser tomber et arrêter le combat. Pour qui se battre maintenant ? A quoi bon continuer comme ça, alors que tu sais pertinemment que tu fonces droit dans le mur. Quand tu y penses, putain de merde, cette salope de vie t’a fait pleurer, alors toi tu aimais lui mettre tes doigts directement dans les yeux, jusqu’à que cela te fasse mal à tel point que tu te sentais comme mourir. Lui dire d’aller se faire foutre, à cette vie qui t’a blessé, lui faire mal aussi. Mais au fond, en faisant ça, tu ne faisais que te blesser toi. Tu pensais être plus fort que tout, en te disant que toi tu n’avais pas peur de pourrir ta vie avec les merdes que tu prends, quand tant d’autres craignent tout ça. Mais tu ne gagnes rien en faisant ça, tu ne fais que consumer ce qui te reste d’existence, brûlant dans ta démence, laissant asphyxier le reste de raison qu’il y a en toi. Tu es juste perdu, tu ne peux plus te souvenir de l’obscurité, ou bien même du soleil qui se lève. Perdu dans un état incertain et incompréhensible, à mi-chemin de tout, et pourtant au milieu du néant.
Tout ça, c’est ce qu’est devenue ta vie depuis le départ d’Aurélian, et tu t’efforces tant bien que de mal à passer outre tout ça. Cependant, beaucoup de choses te ramènent à la même vérité, celle où Aurélian n’existe plus, a disparu de nouveau. Et aujourd’hui, c’est l’une de ses journées où la vie s’acharne à te rappeler à quel point tu es seul, et à quel point l’absence d’Aurélian est un fardeau maudit pour toi. A la manière de Sisyphe, tu portes ton lourd rocher dans la pente, et une fois que tu penses être arrivé au sommet de cette pente, tu peux à nouveau tout recommencer, regardant le rocher rouler tout en bas. Malgré tout, au milieu de tout ça, il existe encore des lueurs d’espoir qui arrive à te montrer qu’il y a une vie meilleure au-delà de celle que tu vis. Une vie sans Aurélian, sans drogues, sans conneries. Logan fait partie de ces personnes qui arrivent à te faire entrevoir quelque chose de positif dans ta vie actuel, quand toi tu ne vois que noirceur et mélancolie autour de toi.
« Ouaip, journée de merde. J’ai fini chez le directeur, et j’ai gagné le droit de rendre visite au psychologue chaque semaine. J’ai juste envie de crever »
Le jeune homme aux cheveux sombres comprend très vite que tu as passé une mauvaise journée. Tu lui confirmes son affirmation d’un hochement de tête suivi d’un long soupir que tu relâches en t’étirant le dos. Logan te raconte son programme de la soirée, ce qui semblait te convenir tout à fait.
« J'pense qu'on va faire comme ça, parce que là j'ai juste besoin de ça en fait. J'en ai marre là »
Tu saisis de nouveau la bouteille de scotch pour descendre quelques goulées bien méritées. Tu ne grimaces déjà plus, comme si ton œsophage s’habituait naturellement à se faire défoncé de l’intérieur par l’alcool. Tu poses la bouteille sur la table de chevet à côté, afin de te dégager la place au niveau des cuisses de Logan. Tu remontes un peu pour t’assoir à califourchon sur les cuisses du jeune homme, afin d’être plus confortablement installé. Machinalement, tu dessines des petits ronds sur le t-shirt de Logan, profitant du calme de la chambre et la douceur de la soirée pour te relaxer. Tu marques de longues pauses, des silences réconfortants, et tu respires calmement. Quand tout se bouscule autour de toi, parfois, tout s’arrête. Et c’est ces instants là que tu cherches à attraper, car tu as juste besoin d’un environnement immobile, où le temps s’est arrêté, juste pour oublier, juste pour respirer un peu. Tu lui voles de nouveau sa pipe, pour tirer quelques bouffées de fumée, puis ton regard se pose sur le bouquin qu’il était en train de lire. Visiblement, encore un énième bouquin qui traite du paranormal, de la possession, de l’exorcisme et tout le bordel qui va avec. Tout en fumant, tu saisis le bouquin que tu inspectes rapidement d’un coup d’œil en le retournant dans tous les sens et en les feuilletant. Finalement, avec cette désinvolture qui t’est si propre, tu finis par lancer le livre par terre, à côté du lit, avant de te pencher un peu sur Logan, pour le regarder.
« Sérieusement, tu ferais mieux d’arrêter de lire ce genre de truc, c’est pas bon pour toi ces conneries là »
Tu n’es pas forcément le mieux placé pour parler de ce qui est bon ou pas pour quelqu’un, vue comment toi-même tu traites ton pauvre corps, mais bon. Tu sais que ce sujet-là est une véritable torture de l’esprit pour Logan. Lui, il a la sensation de maîtriser mieux le sujet, de comprendre plus finement ces phénomènes, mais au fond, cela ne l’aide pas à arranger son problème. Il ne t’a jamais vraiment parlé de ça, mais tu sais juste que ça a un rapport avec son don. Toi, ton don, il y a bien longtemps que tu ne l’emploies plus. Tu t’efforces au quotidien de faire taire ces énergies qui véhiculent autour de toi. Les faire taire une bonne fois pour toute. Parce que ça ne sert à rien au final. A quoi bon maîtriser la chance si tu n’es même pas capable de pouvoir retenir l’homme que tu aimes ? |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Ven 4 Juil - 2:30 | |
| Je n’ajoute rien, je ne lui pose pas de questions. Parce que s’il voulait y répondre, il me le dirait. Je n’ai pas besoin de savoir pourquoi il s’est retrouvé à devoir voir le psychologue de l’école de façon hebdomadaire, à moins qu’il juge nécessaire que je le sache. Parce qu’au fond, ça ne changera rien. Ça ne changera pas sa réalité qui, visiblement, ne lui plait pas. Ça ne l’empêchera pas de devoir subir la thérapie, ça ne changera pas son amour démesuré des toxines qui parcourent son système sanguin à tous les jours. Ça n’éteindra pas ce brasier violent, enragé et cruel qui le brûle de l’intérieur. Ça ne lavera pas le sang sur ses poings. Et ça ne changera pas ce que je vois en lui. Ça ne m’empêchera pas de penser à lui alors que je ne devrais pas. Ça ne m’arrêtera pas de vouloir tout ce qu’il y a de beau sur cette terre laide et aride pour lui. Ça ne calmera pas les frissons qui capturent ma nuque et descendent le long de mon dos lorsqu’il dessine quelques forme sur mon torse, ma main à présent sur sa cuisse. Parce que ce qui me plait chez lui, c’est ce qui le rend imparfait. Et il aura beau me confier avoir fait les pires atrocités du monde qu’il aura toujours tout mon respect et toute mon admiration.
Nous restons silencieux, paisibles. Nous buvons tour à tour du goulot de la bouteille. Le liquide ambré descend, descend. Et moi je brûle, je brûle. L’alcool, la proximité, la tête dans les nuages grâce à la drogue. Ça peut devenir dangereux. Je ne me fais pas confiance quand je suis dans cet état-là. Surtout pas avec lui. Je viens me mordiller l’intérieur de la joue alors que, pour me distraire, je m’étire un peu sur le côté pour attraper mon sac de ganja. Je sépare silencieusement les feuilles des tiges lorsque je vois mon livre disparaître de mon champ de vision pour atterrir dans les mains de Nikolaï. Mes poumons se figent. Même si je sais qu’il sait. Même si je sais qu’il n’a pas peur. Moi j’ai peur. Qu’il change d’idée. Qu’il réalise que je ne peux pas lui apporter quelque chose de positif. Et comme si ce n’était pas déjà suffisamment pathétique, j’ai cette peur irrationnelle que quelque chose va arriver simplement parce qu’on en parle ou parce qu’on en est conscient. Ce que les autres ignorent ne peut pas les blesser, n’est-ce pas? Mais comme j’allais doucement protester, il jette le livre sur le sol et me dit quelques trucs. Il semble un peu soucieux. Il sait que j’obsède, que j’en fais trop.
Je lâche un court soupir et, doucement, j’attrape la pipe pleine de cendre que tient l’Allemand et je la vide dans un cendrier. Machinalement. Je m’achète du temps en faisait autre chose. Je sais qu’il me regarde. Je remplis la pipe maintenant vide d’herbes neuves, la passe entre mes lèvres et l’allume avec l’expertise de quelqu’un qui l’a trop souvent fait. J’en tire quelques bouffées, prenant mon temps entre chacune d’elle. Ça me monte au cerveau. C’est doux, moelleux, comme de la guimauve. Je donne la pipe à Nikolaï et, en expirant mes derniers nuages de fumée et en posant une main sur la bouteille de scotch, je parle.
« C’est tout ce que j’ai, Nikolaï. C’est le… le seul espoir qui ne m’a jamais été donné. La seule chose qui me permet de croire qu’un jour je serais peut-être capable d’être normal. » Je marque une pause. Prends une gorgée de scotch, puis une autre, jusqu’à ce que la bouteille soit vide, que la dernière goutte coule au coin de mes lèvres. Je l’attrape du bout de la langue puis reprends. « Mais j’ai mieux à faire ce soir, tu as raison. »
Ma main se fait moins timide sur sa cuisse. Elle prend plus de place, assurée et chaude. Une envie de la glisser directement sur sa peau ou contre sa fesse me traverse l’esprit mais je résiste. Je n’ai pas encore assez bu pour devenir aussi entreprenant. Mais il le remarque sans doute. Que j’ai la parole plus facile, le toucher plus confiant, les yeux juste un peu vitreux et le sourire charmeur. Je ne force pas les choses, je le laisse décider ce qu’il en fera. Je désigne la bouteille vide du regard et lui demande :
« On en sort une autre? J’ai d’autre scotch, ou encore de la vodka, je crois. Tu veux aller voir dans le premier tiroir de ma commode? » |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Ven 4 Juil - 23:25 | |
| « So am I wrong for thinking that we could be something for real ? » Il y a toujours eu quelque chose d’étrange chez Logan, quelque chose que tu n’arrivais pas à expliquer. En fait, ça t’échappait, et au fond, tu ne cherchais pas trop à savoir pourquoi. Tu te dis que c’est peut-être mieux de ne pas trop y penser, que c’est sûrement dans ta tête, et qu’il n’y a rien qui cloche avec Logan. C’est vrai que c’est un garçon solitaire et un peu mal dans sa peau en quelque sorte, ça se voit assez rapidement. Il fait partie de ces gens torturés par la vie, des âmes en peine, cherchant un quelconque salut précaire dans le monde, comme si cela était simplement possible. Alors il lit des tas de bouquins parlant du paranormal et des expériences surnaturelles. Il veut comprendre son don, ce qu’il ne maitrise pas, ce qui lui échappe. Mais ça devient obsédant, il ne pense qu’à ça, et il s’enferme dans sa solitude, fuyant le contact des gens. En somme, il te ressemble un peu en quelque sorte, il se terre dans ses angoisses, cherche à comprendre son existence. Mais ce n’est pas tant ça qui te semble étrange en Logan. Il a quelque chose d’autre, une certaine gêne qui apparaît quelque fois, quand vous n’êtes que deux. En fait, ça commence par un sourire un peu charmeur, trois fois rien en somme, et pourtant, ses mains se posent sur toi, machinalement, sans que cela puisse sembler étrange sur le moment. Comme à cet instant, sa main épouse la forme de ta cuisse, laissant diffuser la chaleur de sa peau à travers ton short. Un frisson parcourt ta cuisse, et un sentiment complexe murit en toi. Parce que c’est un peu trop récent en toi. Aucun autre garçon depuis Aurélian ne t’a touché de manière aussi « intime ». C’est doux et tendre, et ça devrait te plaire, te réconforter. Mais tu intellectualises la chose, et immédiatement ça prend une tournure étrange dans ta tête. Depuis son départ, tu n’as laissé aucun homme te toucher, comme si cela était devenu quelque chose de tabou. Tu as couché avec quelques filles, parce que ce n’était pas tout à fait la même chose, et ça évacuait ta frustration née de Cassandre. Cela te donnait l’illusion de maîtriser les choses, de pouvoir garder le contrôle. Mais aucun garçon, comme si personne n’avait le droit de passer après Aurélian. Mais tu as peur de quoi au juste ? Qu’il revienne et que tu fasses souffrir un garçon innocent comme ça a été le cas avec Clyde, à Virtus ? Non, pas vraiment, car si c’était à refaire, tu le referais de la même manière, sans rien changer. C’est dégueulasse, mais si ça te permet de retrouver Aurélian, c’est un faible tribut face à la récompense.
Mais quelque chose chez Logan te dérange. Peut-être parce qu’il te rappelle quelqu’un. Il a ce tempérament propre aux hommes tourmentés. Cette chevelure sombre. Son air introverti, calme et tendre. Ce qui te fait peur, c’est de succomber aux charmes de quelqu’un d’autre. Car en vérité, tu ne veux pas t’en sortir, et tu ne veux pas aller mieux. Tu veux te complaire dans la mélancolie du souvenir de celui que tu as perdu, celui qui était tout pour toi, et tu ne veux pas passer à autre chose, faire le deuil et laisser partir tout ça un beau jour. Alors cette main sur ta cuisse, la sensation te plait, et ça te gêne de ressentir quelque chose de positif à cet égard quand tu ferais mieux de prendre sa main pour la déplacer de là.
Quand il évoque son besoin viscéral de lire ces bouquins, tu lèves les yeux au ciel, désinvolte et malappris, comme si tu savais mieux que lui ce qui est bon pour lui. En vérité, c’est juste que tu ne sais pas comment t’y prendre. Au lieu de reconnaitre que cela puisse lui faire du bien, tu préfères faire le fier et faire le malin, pensant que tu as raison dans le fond. Tu voudrais juste lui expliquer que ce n’est pas de ça dont il a besoin. Lui dire qu’il devrait apprendre à contrôler son don, pour mieux le comprendre, et qu’il devrait assumer la vérité en face, plutôt que de se cacher derrière les histoires de ses livres. Il se bourre la tête d’histoires toutes plus flippantes les unes que les autres, et au lieu de comprendre son don, il le mystifie et finit par le craindre un peu à chaque bouquin. Il finit par te demander d’aller chercher une bouteille dans sa commode, ce à quoi tu lui réponds d’un hochement de tête silencieux. Tu poses ta main sur la sienne, marquant une pause, et tu la soulèves. Tu te relèves, poses un pied par terre, et tu te diriges vers la commode en t’étirant. L’alcool et la drogue commencent à agir, tes muscles se relâchent et deviennent mous, et ton esprit se dilue lentement. Tes sens s’amoindrissent, et la tête va bientôt commencer à te tourner. Tu ouvres le tiroir, et tu décides de prendre la bouteille de vodka. Tu n’aimes pas le scotch en fait. Tu te retournes vers Logan, et tu lui reviens, et cette fois ci tu t’assois à côté de lui, sur le bord du lit. Tu ouvres le bouchon de la bouteille, et tu avales quelques petites gorgées d’alcool cette fois ci. Tu laisses paraître une légère grimace. Tu sais que ça finira pas te démolir de l’intérieur ce truc, mais ça ne t’inquiète pas tant que ça. Tu lui tends la bouteille à son tour.
« J’ai pris de la vodka. J’aime pas le scotch, c’est dégueulasse comme truc. Je comprends pas comment tu peux boire ça. »
Tu détournes la tête vers la fenêtre, qui donne sur l’extérieur. Le soleil se couche et le ciel se teint d’une couleur orange, chaude et intense. Les nuages viennent tacheter ce tableau de couleur dégradant du rose vers le rouge et l’orange. Et tu restes un instant à fixer le ciel, et le soleil qui disparait au loin. Tu te dis qu’il doit voir le même ciel que toi, quelque part. Un seul ciel, et pourtant, nos vies n’ont plus rien à voir. Il t’arrive souvent de te demander où il est et ce qu’il est en train de faire. Est-ce parfois il pense à toi, et il se souvient de votre histoire ? Lui arrive-t-il de sourire en repensant à nous ? Peut-être pas, mais ça, tu n’en sais rien au final. Sans détourner mon regard vers l’extérieur, je reprends la parole, presque à voix basse, perdu dans mes pensées.
« J’ai cassé la gueule de Nathan aujourd’hui. Il a parlé d’Aurélian, j’ai pas supporté, j’lui ai explosé la gueule. J’m’en fous d’aller chez le psychologue, il l’avait mérité … »
Une moue un peu triste se dessine sur ton visage détaché pourtant. Non, tu ne regrettes pas, et tu aurais pu lui faire encore plus de mal si on ne t’en avait pas empêché. Il avait commis le crime suprême, le crime de lèse-majesté. Qui était-il pour venir profaner ton souvenir d’Aurélian comme ça ? Et toi, qui tu es pour t’accrocher encore à ce garçon, comme s’il était toujours là, avec toi, alors qu’il t’a probablement oublié. Comme il t’a trahi par deux fois. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mar 8 Juil - 5:16 | |
| C’est sans surprise que je le vois revenir vers le lit avec la bouteille de vodka à la main plutôt que celle de Scotch. Au fond, je le savais, qu’il n’aimait pas le whisky. Je l’ai souvent vu boire de ce liquide traître et clair, que ce soit directement à la bouteille ou en mélange. Et il me semble l’avoir déjà entendu me faire cette même remarque alors que j’en dégustais moi-même. Pourtant, il n’a pas rechigné aux quelques bonnes gorgées qu’il a aidé à voler à la bouteille précédente. Mais je ne me pose pas vraiment la question. Je sais qu’après un moment, ce que l’on boit n’a pas vraiment d’importance. Parce que tout ce qu’on cherche, c’est de se sentir engourdi. C’est de constater que nos épaules sont moins tendues, que nos genoux sont moins solides. On cherche à ralentir notre respiration, à voir flou jusqu’à ce que l’on perde pied. Jusqu’à ce qu’on oublie ce que nous sommes devenus. Jusqu’à ce qu’on oublie tout ce qu’on a toujours voulu être. Car il n’y a pas pire blasphème que celui qu’on impose à notre propre personne. Et c’est celui-là qu’on chasse à coup de shooters. Personne n’est à l’abri de l’ironie de l’humanité.
Je le laisse s’installer à mes côtés, lui fait un peu de place, dégage mes grandes jambes de géant qui sont trop longues pour savoir aisément où se placer. Je ne le touche pas, cette fois. Le fait qu’il ne soit plus assis sur moi aide la chose, mais cela ne m’empêche pas d’en avoir terriblement envie. Je me concentre sur la bouteille de vodka qu’il porte rapidement à ses lèvres. Une, deux, trois gorgées. Il grimace, c’est normal. Ça brûle. Ça détruit. Ça tue. Il me tend la bouteille que je regarde quelques secondes avant de m’y mettre à mon tour. Une, deux, trois gorgées. Je fronce les sourcils un instant, sentant le liquide presque gruger la chair de mon palais. Au même moment, il me questionne par rapport à mes goûts en matière d’alcool. Je lui réponds d’un petit sourire puis lui désigne un petit drapeau de l’Écosse d’un mouvement de la tête. Ça me coule dans les veines, c’est plus fort que moi. Puis un silence s’installe. Confortable. Je le sens pensif. Je le vois, alors que je l’épie du coin des yeux, que je laisse mon regard se perdre sur son visage attentif. Je sais qu’il s’apprête à dire quelque chose, je reste donc silencieux, profitant de ce moment pour prendre quelques bonnes bouffées de ganja à ma pipe. Je lâche une très faible plainte alors que j’expire avec une lenteur calculée l’épaisse fumée grise. Une autre gorgée de vodka, j’ai la bouche pâteuse.
Puis il se met à parler. Il me dit ce qui a déclenché sa mauvaise humeur et je ne suis pas surpris. Je sais que c’est un sujet sensible que moi-même je n’oserais aborder avec lui. Parce que je ne suis personne pour juger de cette situation. Je suis au courant. J’ai suivi cette triste saga de loin, en observateur. Je n’en connais pas les détails et n’ai jamais cherché à les connaître non plus. Mais le peu que j’en sais me permet de comprendre la réaction de l’Allemand. Un amour perdu retrouvé qui disparait une seconde fois. C’est suffisant pour faire perdre espoir en l’amour à n’importe qui. Même à moi qui n’ai jamais vraiment eu d’espoir en cela pour commencer. Je le regarde silencieusement et, après lui avoir tendu la bouteille de vodka, je me mets à parler. Le ton calme, presque murmuré. Alors que ma main s’ouvre vers lui, qu’il la prenne s’il la veut. « Je n’en sais pas assez pour cette histoire pour pouvoir la juger correctement, et puis, ça n’est pas ma place. Mais moi aussi je pense qu’il l’a mérité. C’est méchant et déplacé de parler de choses comme cela à quelqu’un qui en souffre encore.Je lui souris, me penchant un peu vers lui. Pas brusquement, sans révéler d’intentions qui pourraient être mal interprétées. Sauf celle d’être plus près de lui. « Mais si je peux faire quelque chose pour te redonner le sourire ou pour te faire oublier un peu ce fâcheux incident, dis-le moi. Je le ferai sans hésiter. »Décidément, l’alcool me rend un peu trop honnête.
One two three, one two three, drink. One two three, one two three, drink. One two three, one two three, drink.
Throw 'em back, 'til I lose count.
I'm gonna swing from the Chandelier. |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mar 8 Juil - 23:59 | |
| « Wash away all the things you've taken. » Peut-être que tu as simplement tort de t'accrocher comme ça, et il suffirait peut-être de quasiment rien pour passer à autre chose. Il faudrait que tu te dises que quoiqu'il arrive ce drame est hors de ta volonté, que tu ne peux rien faire contre ça et la décision d'Aurélian de disparaître du jour au lendemain. En ce sens, tu pourrais être heureux, car si ces évènements ne sont pas de ton ressort, il est alors inutile de se torture l'esprit à propos de ça et il semblerait alors plus simple d'aller de l'avant, d'oublier le passé. Cependant, le problème est que tu crois fondamentalement que chaque personne a la possibilité de changer son destin à chaque instant pour peu qu'il ait la volonté de le faire. Rien n'est écrit, et tout est à faire. Pour toi, se cacher derrière un "Je n'ai pas le choix" est un prétexte idiot pour fuir ce qu'on n'ose pas affronter. On a toujours le choix de faire ce qu'on veut, de briser l'engrenage. Ce n'est pas toujours facile, et c'est parfois contre la morale ou l'éthique, mais on a toujours le choix d'imposer sa volonté au monde. Et c'est bien ça qui te torture : tu as le choix de retrouver Aurélian si tu le veux, mais tu comprends bien tout ce que cela impliquerait dans ta vie. Alors tu n'oses pas, tu hésites. Tu te dis que ce n'est pas la meilleure chose à faire pour toi, car si tu l'aimes plus que tout, tu te rends bien compte qu'il te détruit un peu plus à chaque fois. Être avec lui, c'est prendre le risque de se désagréger un peu plus, de se faire du mal encore et toujours. Alors bien entendu que tu as le choix, mais cette fois-ci le choix n'est pas si simple. Tu n'as pas spécialement envie de passer ta vie à chercher Aurélian, tu n'as pas envie de passer ta vie à réparer les pots cassés, à le retenir comme on retiendrait l'eau entre nos mains. Fuyante et versatile. C'est ces choix et ces questions qui restent sans réponses qui te font souffrir et qui te hantent au quotidien. Perdu dans un paradoxe, dont toi seul peut t'en sortir au final.
Tu ne parles plus d'Aurélian, c'est devenu le sujet tabou par excellence avec toi. Et tout le monde le sait désormais, même si des petits malins comme Nathan pensent que c'est une bonne idée de venir te provoquer sur ce sujet. Alors à force les gens ont appris à faire attention, à éviter soigneusement le sujet quand tu es là. Ils évitent tellement bien la chose qu’ils finissent même par t’éviter tout simplement. Comme quoi, les amis, ça va et ça vient suivant le sens du vent. Tu te rends bien compte qu’il y a peu de personnes sur lesquelles tu peux compter au final. Et puis, au milieu de tout ça, il y a quelques personnes à qui tu trouves encore le courage de t’ouvrir, de glisser quelques demi-mots. Logan par exemple. Tu ne sais même pas pourquoi tu acceptes de te confier à lui, car vous n’êtes pas si proches que ça au final, vous ne vous connaissez pas depuis si longtemps. Et pourtant, le simple fait qu’il respecte tes silences te donne l’envie de lui parler. Tu sais qu’il est en dehors du lot, c’est un garçon original Logan. Il n’est pas comme tout le monde, il est un peu à part, mais dans le bon sens du terme à vrai dire. Enfin, de ton point de vue, il est positivement à part des autres. Alors sans vraiment dire les choses, tu oses lui dire quand ça ne va pas. Et il te propose sa pipe pour fumer un peu, ou une bonne bouteille d’alcool. Juste pour oublier, pour penser à autre chose. Et c’est vrai qu’avec lui tu as tendance à laisser tes soucis et tes angoisses au placard, le temps d’une soirée. C’est aussi la tendresse du jeune homme à ton égard qui te met dans un état de confiance, et qui te rend plus enclin à discuter avec lui. Il sait passer les murailles que tu as érigées autour de toi, il sait retrouver le véritable Nikolaï au milieu des débris de ta vie. Tu lui piques de nouveau sa pipe sur laquelle tu tires un peu. Il continue en te disant qu’il veut te venir en aide, qu’il est prêt à faire ce que tu voudras, et ça te fait doucement sourire cette remarque. Tu aurais envie de te moquer de lui, parce que c’est un peu naïf ce qu’il te dit au final, mais il est si gentil et adorable que tu ne veux pas le ridiculiser comme ça. Alors un sourire narquois se dessine sur tes lèvres, alors que tes yeux le parcourent rapidement. Tu t’approches alors de lui, doucement, et tu glisses ta main sur sa nuque, juste à la base de ses cheveux à l’arrière de son crâne, et tu l’attires en même temps vers toi. Ton front rencontre le sien, et ton regard croise le sien sans possibilité de fuite. Ton petit sourire en coin reste sur ton visage, et tu reprends calmement, le ton légèrement amusé tout de même. La tête commence à te tourner, et tu sens ton cœur s’alléger à mesure que les substances font effet.
« Tu peux pas faire grand-chose pour m’aider tu sais. Ça marche juste pas comme ça au final … »
Tu t’écartes légèrement, et tu penches la tête en t’approchant de son visage, de telle sorte que tes lèvres viennent rencontrer sa joue brûlante. Tu déposes un baiser sur cette dernière avant de t’écarter définitivement. Ta main derrière sa nuque glisse le long de son cou et se pose sur son torse, sur lequel tu appuies, de telle sorte que le jeune homme tombe en arrière sur le dos et se retrouve allongé. Tu laisses ta main contre lui, grattant légèrement son torse d’un air pensif. Ce qu’il y a de bien avec Logan, c’est que les silences ne sont ni pesants ni gênants. Ils existent, et comme une embellie, ils viennent t’apaiser. Ils étouffent les peines de ton cœur, et tu apprécies la quiétude qui exalte de ce silence partagé. Ton regard se reporte sur le sien, et ton sourire moqueur se mue en un sourire affectueux, plus tendre et complice.
« Mais merci d’être là, ça m’aide déjà beaucoup au final. »
Alors que tout le monde te fuit comme la peste, il fait partie de ces personnes qui sont restés à tes côtés. Et c’est vrai que ça te donne un peu de courage, celui qui te permet de continuer ta vie quotidienne sans perdre pied, sans dérailler. Il te donne un peu d’équilibre quand tout est chaos autour de toi. Tu lui rends sa pipe, et tu saisis la bouteille de vodka pour en boire quelques brèves gorgées. Tu poses de nouveau une main sur son ventre cette fois ci, que tu caresses machinalement. Ce n’est pas tant pour chercher le contact que tu poses ta main sur lui, mais c’est juste pour ressentir sa présence, sentir sa chaleur qui se répand dans ta main. Tu ne réfléchis même pas, tes doigts caressent instinctivement le tissu de son t-shirt sans même se dire que ça pourrait avoir l’air bizarre. Tu te sens juste bien, et comme tu es de nature un peu tactile, tu poses ta main avec tendresse sur lui. C’est ta façon à toi de montrer que tu te sens en confiance, que tu te sens bien à cet instant. Parfois, tu voudrais juste te laisser aller, comme avant, mais quelque chose te retient toujours. Comme si tu avais perdu l’innocence et l’insouciance d’avant. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Jeu 10 Juil - 6:49 | |
| On pourrait penser que les circonstances de ma vie qui m’ont mené à être le jeune homme retiré et asocial que je suis aujourd’hui auraient forgé une certaine aigreur en moi. À me voir aller, on pourrait croire que je suis jaloux du bonheur des autres, que je n’aspire qu’à atteindre ce qu’ils ont, eux, que j’en rêve, que je les envie. Que je maudis leurs rires, que je crache sur leur insouciance. Seul dans mon coin, caché derrière un livre. Je les regarde parfois, c’est vrai. Mes yeux s’attardent sur eux, languissent presque. Des amis qui s’enlacent, des amoureux qui s’embrassent, sans s’en faire, sans douter. Et c’est vrai qu’une partie de moi voudrait vivre des choses comme cela. Je voudrais en savoir moins, pour me laisser charmer par la qualité éthérique et évanescente des relations humaines. Vivre un moment authentique sans être terrifié par le pouvoir puissant de l’invisible. Me laisser aller sans craindre les serres déchirantes du sombre et maléfique. Mais en réalité, j’ai fait la paix avec mon sort. J’ai arrêté de pleurer pour cela. Je pense, au plus profond de moi, que je ne laisserai plus personne m’aimer. Et je ne me laisserai plus aimer quelqu’un non plus. Je ne le mérite pas. Je suis déjà brisé. Alors je regarde les autres être heureux, ça me réchauffe. Et à travers leur joie, mes journées s’illuminent un peu plus.
J’aime le voir sourire. Et j’aime savoir que c’est peut-être un petit peu grâce à moi. Sans me mettre à croire qu’il y a quelque chose d’autre que de l’amusement derrière son expression malicieuse. Ou peut-être un peu. Juste un petit peu. Mais c’est la faute de l’alcool. C’est pour ça que je bois. C’est pour ça que je devrais arrêter de boire. L’alcool me rend mou, naïf, rêveur, irréaliste. Pourtant j’y retombe toujours. C’est comme ça que je me mens à moi-même, que je me laisse espérer, vraiment, qu’un jour on me voudra comme il m’arrive parfois de vouloir. C’est contradictoire, c’est idiot. J’aimerais être plus dur. Moins sensible à mes propres émotions et à celles des autres. En fait, je ne sais pas. Je ne sais rien. Je pense trop, je divague. J’ai besoin de fumer, ça va me remettre les idées en place. Mais non. Il me touche, me dissous, me fait craquer. Mon souffle se coupe, mon regard se fixe dans le sien. Je sens son front contre le mien, ses doigts qui serrent ma peau. J’ai envie de lui. Bouffée de chaleur alors que je tente de garder l’air neutre. Il me parle, je l’entends. Mais je ne réponds pas. J’en suis incapable. Puis il embrasse ma joue, j’en sentirai presque ses lèvres laisser leur empreinte dans ma chair. J’ai le ventre noué et brûlant. Je veux qu’il arrête, je veux qu’il continue.
Il m’épargne. Me pousse contre le matelas, me taquine d’une main contre mon torse. Il doit probablement sentir mon cœur qui bat à me fendre le thorax. Ce n’est rien, pour lui. Il n’est clairement pas dans le même état que moi. Et quel pauvre état. Le désir grimpe en moi et je me bats violemment pour l’arrêter. Mais il n’en paraît rien. Je reste étendu sur le matelas, le regard vaguement dirigé vers lui. Il me regarde à nouveau et ce que je vois me fait rater un battement. Cette lueur dans ses yeux, cette tendresse sur les lèvres. J’en ai soif. Je me mords l’intérieur de la joue, m’efforce de respirer. Je lui rends son sourire.
« C’est la moindre des choses. », dis-je en un souffle.
Je n’hésite pas une seule seconde lorsqu’il me tend ma pipe. Un coup, deux coups. Retiens dix secondes. J’expire par les narines. Recommence. Je soupire, cette fois, alors que ma main libre vient se glisser jusqu’à mes cheveux, comme si je venais y essuyer des gouttes de sueur bien qu’il n’y en aille pas. J’ai chaud. Je passe mes doigts sur ma joue, où il m’a embrassé. Laisse le souvenir du contact m’envahir juste un instant. Je m’étire pour déposer ma pipe sur ma table de chevet, d’abord, puis pour prendre la bouteille de vodka d’entre la main de Nikolaï alors qu’il me caresse le ventre de l’autre. J’en prends quelques gorgées. Je n’aurais pas dû, mais c’est tout ce qui va m’aider. Je la laisse à côté de la pipe, assez près de Niko pour qu’ils puissent les prendre tous les deux s’il en veut. Mais avant qu’il n’ait le temps de faire cela, ma paume vient se poser par-dessus sa main, stoppant ses mouvements. Je l’élève un peu, juste assez pour pouvoir jouer machinalement avec ses doigts alors que mon cerveau, lui, fonctionne à toute allure. Je pense à tout, à rien, à lui, à moi, à toutes ces envies qui me tiraillent. Une douce plainte basse franchit mes lèvres, je ne la retiens pas.
« J’ai tellement envie de t’embrasser, Niko… Ça me gruge. »
Je regrette aussitôt ces mots soufflés. Mais mon regard ne se détache pas du sien, malgré cette moue brisée qui s’empare de mon visage. Je ne sais pas ce que je cherche. Mais je veux le trouver. |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Ven 11 Juil - 23:06 | |
| « Pills & potions, we’re overdosing. I’m angry but I still love you. » Ce qu’il faut savoir sur toi, c’est que tu es un esprit libre. Tu n’as pas de limites, rien ne retient. Cela vient du fait que tu as été très longtemps seul, et ce depuis ton enfance à vrai dire. De ce fait, tu as appris à ne compter que sur toi, et le manque d’éducation n’aidant pas, tu as toujours eu la sensation que tu pouvais faire un peu ce que tu veux. Aujourd’hui encore, même si ta mentalité a bien entendu évolué, tu as encore la sensation que le monde t’appartient, et que ta volonté est capable de gouverner sur ce qui t’entoure. Tous ces éléments réunis te donnent l’impression que le monde est sans limite et que ta liberté est quelque chose qu’il faut à tout prix conserver. Les gens ne peuvent pas te retenir, tu es insaisissable dans ton existence et dans ton emprise. Tu ne t’attaches pas plus que ça, et si c’est le cas, tu peux te désolidariser dès que cela te semblera nécessaire. Alors les gens vont et viennent dans ta vie, et ça ne t’inquiète pas, même si tu apprécies certaines personnes plus que d’autres. Ce ne sont que des visages qui défilent, des personnalités différentes pourtant, mais juste des noms que tu finiras par oublier. Tu ne retiens personne, et personne ne te retient. Libre et indécis, tu vacilles, tu te laisses porter. Les choses glissent sur toi sans t’affecter, sans que cela vienne troubler ton équilibre intérieur. Aurélian est peut-être la seule personne à avoir réussi à apprivoiser ton esprit versatile. Il a réussi à cristalliser ce que tu es, de telle sorte que tout ce que tu es lui est dédié en quelque sorte. Aurélian, c’est la seule personne que tu ne pouvais pas quitter, et c’était la seule personne que tu ne voulais pas voir partir. Maintenant qu’il est parti, tu comprends l’intérêt de ne pas t’attacher aux autres, de ne pas être dépendant. Tu as toujours fui la dépendance sociale comme la peste, et tu as choisi de ne dépendre que d’une personne, une seule fois dans ta vie. Il semblerait que tu as fait un mauvais pari, et maintenant, tu fais l’amère expérience de la privation. Aurélian est comparable à tes drogues au final, tu es accro à lui et son absence te rend fou, te fait du mal. L’alcool te fait du bien, la tête te tourne divinement. Quelque chose d’enivrant, un tournis volontaire et exaltant. Tes doigts glissent sur Logan, tu sens le tissu qui se froissent, tu dessines la forme de son corps, sous son t-shirt. Les creux de son ventre, les contours des muscles, parfois son nombril quand tes doigts s’aventurent par là. Tu sens tes joues rougir. Pas tant que tu sois gêné ou excité, ça n’a rien à voir en fait. Simplement l’alcool qui réchauffe tes joues. Tu sens cette chaleur qui se concentre ponctuellement sur ton visage. Une douce chaleur réconfortante, alors que ta vision commencer déjà à se troubler et à s’altérer sous l’effet des substances. Plus le temps passe, et plus tu t’enfonces doucement dans une atmosphère douce et réconfortante. Les lumières se diffusent plus, deviennent moins agressives, et les couleurs se mélangent un peu. Tes doigts s’agitent sur lui, et tu sens bien que lui aussi, ça l’agite. Tu sens cette retenue prudente qu’il s’efforce d’adopter avec toi, et toi tu trouves ça intéressant et amusant de le provoquer, de venir le chercher un petit peu. Parfois que tu aimes bien le voir résister contre lui-même, entravé par le désir que tu fais naître chez lui. C’est ton malin plaisir, c’est un peu innocent pour toi, c’est un amusement de gamin, mais ça te donne la sensation que tu es passé à autre chose, que tu es attirant. C’est idiot, mais ça te réconforte, ça te fait te sentir un peu plus joli, quand toi tu ne vois que ton teint blafard et ta mine amochée dans le miroir. Au lieu de voir un grand garçon triste et sombre, tu te crées une image mentale de toi, une image un peu plus belle, l’image de quelqu’un d’attirant et de joli. Soudainement, alors que tu te perds dans une espèce de flou, Logan pose sa main sur la tienne, forçant l’arrêt de ton mouvement. Tu relèves la tête en sa direction, alors qu’il commence à caresser lentement tes doigts. Tu trouves ça agréable, et en même temps, ça te gêne un peu. Parce que c’est tendre et réconfortant en fait, tu ne t’attendais pas à ce sentiment-là. Il finit par avouer son envie de t’embrasser, et tu lui réponds d’un léger rire amusé. Tu ne te moques pas de lui, mais ça te fait rire qu’il te dise ça quand même. Tu écartes ta main de la sienne, et tu poses tes demains sur son torse afin de prendre appui sur lui alors que tu penches ton corps vers lui, approchant ton visage du sien un peu plus près. Tu écartes un de tes mains que tu plaques sur la bouche du jeune homme, gardant ton sourire narquois aux lèvres.
« Ah non ! M’embrasse pas, ça serait gênant quand même »
Tu retires ta main en rigolant de plus belle et en te redressant. Tu lèves les yeux au ciel, comme si ça avait l’air stupide alors que ça ne l’était pas tant que ça. Tu voles le deuxième oreiller à côté de la tête de Logan que tu viens caler sur le bord du lit, face à Logan. Tu pivotes et tu viens poser le bas de ton dos contre l’oreiller afin d’épargner ton dos. Tu t’installes sur le lit, et tu recroquevilles un peu tes jambes, légèrement fléchies, et tu regardes Logan en lui faisant face, à l’opposé du lit. Tu gardes un sourire complice sur ton visage, et ton regard attendri balaye le jeune homme allongé devant toi. Tu restes un instant silencieux, avant de te pencher en avant, bras tendu, pour t’emparer de la pipe posé sur la table. Tu tires à quelques reprises dessus, avant de reprendre tout calmement, avec une certaine ironie dans le ton de ta voix.
« J’suis trop bien pour toi mon p’tit Logan. Et t’imagines tous les jaloux que tu ferais en m’embrassant ?! Ce serait la catastrophe ici si ça se savait »
Tu tires encore un peu sur la pipe, avant de lui tendre la pipe pour qu’il puisse faire de même. Tu te réinstalles sur l’oreiller. Tu commences à avoir vraiment chaud, bien que tu sois déjà peu habillé au final. Alors tu enlèves ta vestes au final, elle ne te sert plus à rien, que tu roules en boule avant de la balancer sur ton lit un peu plus loin. L’air ambiant un peu plus frais heurte ta peau, et ça arrache un léger frisson sur tes épaules à présent nues. Tu frottes un peu ton épaule, avant d’entourer tes genoux avec tes bras. Le silence est reposant, apaisant. La nuit avance, le temps file, et pourtant tout semble figé dans la pièce, comme si rien ne bougeait. Un peu comme si vous étiez en dehors du temps, quelque part ailleurs. Un peu ici, un peu ailleurs en même temps. Entre la réalité et le fantasme. Tu penches un peu la tête, tu lui jettes un regard charmeur, de tes yeux intensément bleus. Ce sourire attendri qui ne te quitte pas. Parce que tu le trouves adorable dans sa façon de se comporter avec toi. Il n’est pas comme les autres, Logan. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mer 16 Juil - 3:45 | |
| Qu’est-ce qui m’a pris d’ouvrir la bouche? De laisser glisser un commentaire qui, bien qu’il fût court, aurait pu changer toute la dynamique agréable qui s’était installée entre Nikolai et moi? J’aurais pu tout faire foirer. J’aurais pu ruiner l’une des seules amitiés qui comptait vraiment pour moi dans cette école où la plupart des gens me fuient comme la peste. J’aurais pu me le mettre à dos au lieu de me laisser une vraie chance à une relation sociale saine. Des envies comme ça, on les garde pour soi. On peut en rêver, y penser sans cesse. Les fantasmes, c’est normal, tout le monde en a, tout le monde accepte ceux des autres parce qu’on en parle pas. Chacun pour soi, et tout le monde est heureux. Après, libre à nous de partager nos envies avec ceux que l’on croit dignes ou intéressés - quand c’est les deux, c’est encore mieux – mais il y a des circonstances où c’est mieux de se taire. Comme celle-ci. Quand on a tout à perdre. Quand les choses ne tiennent qu’à un fil. Je me mords les lèvres, tiens toujours sa main dans la mienne. J’aimerais tellement pouvoir me cacher, loin. Retourner dans le passé, juste quelques secondes plus tôt, me faire taire. Mais tout ce que je trouve à faire, c’est le regarder droit dans les yeux. L’implorer silencieusement de vouloir encore de moi. Je t’en prie.
Il ne me repousse pas. Même qu’il s’approche. Me tente, encore une fois. Se rend encore plus irrésistible, comme si c’était possible. Même si ce ne l’est pas. Il pose sa main sur ma bouche et je fais tout ce que je peux pour me pas lui embrasser la paume. Il me taquine, se moque doucement, sans méchanceté. Et autant un poids énorme quitte mes épaules à ce moment-là – son sourire est infiniment rassurant – cela n’empêche pas le feu de brûler dans mon ventre. Il me titille. Peut-être qu’il sait exactement ce qu’il fait, peut-être que c’est fait exprès. Il rit, se dégage, s’éloigne. Et moi, j’en grognerai presque. J’enfouis mon visage dans mes mains pour un instant, calmant discrètement ma respiration qui semble vouloir s’emballer. Ses doigts rejoignent mes cheveux. Prends sur toi, ça ne te va pas ce genre de comportement. Mais c’est l’alcool dans mes veines qui me chauffe le sang, la drogue dans mes neurones qui me fait perdre de cette pudeur dans laquelle je me réfugie souvent. Car jamais on ne se douterait, à me voir, que je suis capable de choses comme cela. Forcément, un asocial ne peut pas avoir d’envies émotionnelles et physiques. Difficile de m’imaginer charnel, sensuel… Et pourtant.
J’ai envie de lui. Envie de goûter sa peau sur ma langue, envie de mes doigts dans sa peau, de son souffle brisé à mon oreille. Arrête, Logan. Calme-toi. Respire un bon coup. Inspire… Expire… Voilà. Oublie ces idées que tu te fais, oublie cette image indécente qui te souille l’esprit. Ça n’arrivera jamais de toute façon. Et il me le dit. C’est vrai qu’il est trop bien pour moi. C’est vrai qu’il mérite tellement mieux qu’un cas social qui ne sait pas placer plus que deux mots de suite dans une phrase avant de se mettre à bégayer lorsqu’il est à jeun. Je me redresse sur mes coudes pour attraper la pipe qu’il me tend. Et je passe à deux doigts de m’étouffer de ma bouffée de fumée lorsqu’il enlève sa veste. Ah ouais. Merveilleuse idée. Et ses yeux. Son regard espiègle. Il me brûle. Bouffée de chaleur, une autre, qui s’étend partout dans mon corps, jusqu’à sous ma peau, qui m’étouffe. Insupportable. J’en peux plus.
Je passe ma langue sur mes lèvres, réflexe machinal, alors que je me lève de sur le lit, rendant la pipe à Nikolaï au passage. J’attrape la bouteille de vodka au passage et m’approche de la fenêtre. Je l’ouvre grand, enlève mon t-shirt à mon tour, laisse l’air frais me frapper la peau. Ce qu’il me faudrait, en fait, c’est une douche froide. Glaciale. Mais je n’ai nullement envie de m’éloigner de lui. Je plie un peu trop soigneusement mon t-shirt, que je laisse sur le dossier de ma chaise, puis rouvre la bouteille de vodka. J’en prends quelques bonnes gorgées; ça me fait frissonner, mais j’en ai besoin. Je m’appuie contre le bord de la fenêtre, le regard fixé dans la nuit. J’ai peur de la suite. J’ai peur que ma volonté s’effrite, que je fasse une erreur encore plus monstrueuse que de lui avoir avoué mon envie de l’embrasser. Je prends une autre gorgée de vodka puis pose la bouteille. Et sans le regarder, mes yeux gris toujours accroché aux étoiles… Rien. Je voudrais lui parler, mais je ne trouve rien à dire pour l’instant. J’avais seulement besoin de m’éloigner un peu. De respirer correctement, d’apprendre à endurer ma propre peau sur ma chair sans avoir constamment envie que la sienne s’y mêle aussi. - Spoiler:
Nikolaï pourra remarquer que le tronc de Logan est parsemé de cicatrices. Certaines petites, certaines plus longues et épaisses. Il en a probablement une dizaine. Ce sont des restants de blessures qu’il s’est infligées à lui-même lorsqu’il était dans un état second.
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| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mer 16 Juil - 23:32 | |
| « Even though it hurts, even though it scars. Love me when it storms, love me when I fall. » Parfois tu te poses et tu réfléchis à ta vie. Certes, elle n’a pas toujours été rose, et pourtant, tu te dis qu’il y a sûrement pire que toi, c’est même certain. Après tout, tu viens d’une famille aisée. Enfin, une famille est un bien grand mot pour décrire tes parents, qui n’ont jamais vraiment considéré qu’ils ont eu un fils ensemble. C’est tout juste s’ils te connaissent, mais tu ne leur en veux pas. A la rigueur, tu les plains. Tu les plains de ne pas avoir su profiter de la chance qu’il avait d’avoir un fils, une famille dans laquelle ils auraient pu s’épanouir et construire quelque chose. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, tu aspires à ce genre de choses toi. Te poser un jour, avoir un job stable que tu aimes, et faire ta vie avec quelqu’un, construire ta famille, habiter une jolie maison, et peut-être acheter un chien et une nouvelle voiture. Tout ce que tes parents n’ont pas réussi à t’offrir quand tu étais enfant. Mais grâce à eux, tu as appris à vivre par toi-même, libéré de la dépendance envers les autres, libre et indomptable. Alors tu as vécu ta vie à ta manière, à ta façon. Cela n’avait rien de stable, ce n’était pas brillant et encore moins glorieux. Mais c’était comme ça que tu prenais ton pied, et tu savais au fond que c’était dangereux, que tu risquais ta vie, mais c’était l’aventure pour toi. Danser toute la nuit, se défoncer jusqu’à perdre connaissance, finir dans les bras d’inconnus. Tu perdais pied, mais tu t’en balançais, ça te faisait rire, et plus tu sombrais dans tes excès, plus tu te sentais libéré et supérieur. Tu faisais taire tout ce qu’il y avait en toi, et tu restais à la merci de ces excès qui chassaient en toi la réalité. Au final, ta vie ne ressemblait plus à rien, à tel point que tu ne savais plus faire la différence entre ce qui était vrai et ce qui ne l’était plus. Aurélian avait presque le goût d’un rêve, tant il était fragile et incertain. Alors quand il est parti, tu as eu la sensation que ce n’était pas vrai. Et si c’était le cas, tu finissais par te questionner sur sa véritable existence. Mais quelle aventure tu te dis parfois, avec presque une tendresse mélancolique. Et un jour, tu as décidé que c’était assez. Et qu’il fallait t’extraire de tout ça, recommencer à vivre comme un être humain. Et te voilà à présent ici, dans cette école, sur le lit de Logan. Quand tu repenses à tout ça, tu ne sais pas trop quoi penser. Tellement de choses se sont passés pendant ces années, et tu n’arrives pas à savoir si tu as fait le bon choix, ce matin à Berlin, quand tu t’es réveillé au milieu du carnage de ton appartement, au milieu des murs décrépies et sales, et que tu as décidé de reprendre ta vie en main. Au final, ta vie n’est pas meilleure qu’avant. Seul le décor change, mais tu restes le même con qu’à cette époque, à Berlin.
Tu sors ton portable, et tu regardes vite fais ton fil d’actualité Facebook. Quelle connerie ce truc. Tu te demandes encore parfois pourquoi tu restes sur ce site. Tu ne postes plus rien depuis des années, tu fais que regarder la vie des autres, spectateur de leur vie, et tu envies ce qu’ils vivent. Car leur vie tranquille et banale te fait rêver. C’est ce genre de vie que tu aurais voulu vivre, pas celle que tu vis, mais tu ne sais pas comment faire pour t’y prendre autrement. Logan finit par se lever, te tendant la pipe. Tu la prends et tu tires quelques bouffées de fumée tout en continuant à regarder ton écran. C’est à peine si tu lèves les yeux. Puis quelques secondes, peut-être une minute, et un courant d’air frais vient rencontrer ton épaule. Tu fermes ton portable que tu poses sur le lit, et tu tournes la tête vers Logan, qui entre temps a enlevé son t-shirt et s’est accoudé sur le rebord de la fenêtre pour scruter la nuit qui s’installe.
Et l’image te choque, te coupe le souffle un instant. Estomaqué, tu fixes le jeune homme comme si tu apercevais un fantôme. Et c’est bien ce que tu voyais à cet instant. A le voir ainsi, de dos et torse nu, les coudes contre la fenêtre à regarder le ciel, il t’a semblé voir Aurélian l’espace de quelques secondes. Quelque part, Logan lui ressemblait. Cette carrure, ces cheveux noirs, sa taille, son attitude à cet instant. Tu te souviens autant d’images, celles d’Aurélian se levant après avoir fait l’amour pour aller fumer une cigarette ou boire un peu d’alcool à la fenêtre, scrutant l’horizon assombri. Et ça te dérange, tu restes un instant pétrifié, désemparé par la ressemblance. Au final, Logan ne lui ressemble pas tant que ça non plus, déjà rien que par les nombreuses cicatrices qui ornent son corps, signes de sa souffrance intérieure. Mais tu ne peux t’empêcher de cristalliser sur lui tes souvenirs et tes désirs d’Aurélian. Paradoxalement, ça te blesse comme ça te réconforte. Parce que cette vision est douce pour toi, bien qu’elle te rappelle d’autres souvenirs, qui inexorablement t’enfonce dans une certaine mélancolie. Mais tu ne peux pas t’empêcher de poser ton regard sur lui, un regard qui se veut à la fois attendri et pourtant triste. Tu reprends doucement tes esprits, te disant à toi-même que ce n’est qu’une vision malsaine, et tu essayes de persuader que la ressemblance n’aurait pas dû semer le trouble en toi, ce qui n’est pas tout à fait faux.
Tu finis par te lever du lit, posant ton pied au sol. Tu déposes la pipe sur la table de chevet, et tu t’avances doucement vers Logan. Arrivé derrière lui, tu restes un instant hésitant, comme si tu ne savais pas trop comment t’y prendre. A vrai dire, tu le sais très bien, mais ça te semble si lointain, si étrange soudainement. Mais tu ressens juste le besoin, et comme d’habitude, tu fais ce que tu as envie de faire. Tes bras viennent encercler le torse de Logan, tu poses alors une main sur son torse, et l’autre sur son ventre. Le tien vient se coller dans son dos, et tu poses ton front dans le creux de son cou. Sa chaleur se répand dans tout ton corps, et ça t’apaise, ça te soulage comme jamais. Tu n’imaginais même pas à quel point un simple contact pouvait produire autant de soulagement en toi, comme si tu renoncé à tout à cet instant, et que la tempête était derrière toi. Une embellie dans ta vie, dans ton esprit. Tu sens sa peau dans tes mains, les formes et les courbes de son corps et de ses muscles, et tout ceci concoure à te réconforter. Quelque part, tu retrouves de l’humanité. Tu as l’impression de reprendre forme humaine. Presque à voix basse, tu lui demandes, toujours la tête posé dans son cou.
« J’t’ai vexé Logan ? Je plaisantais tu sais, hein. Je suis pas trop bien pour toi, loin de là. »
Ton souffle s’étiole sur sa peau nue, ton ventre frissonne au contact de sa peau. Le silence de la nuit vous absorbe, et un sentiment de quiétude t’enveloppait doucement. Tu te sentais bien à cet instant même. Peut-être parce que ça te donnait l’illusion d’être avec un être cher. Mais c’est simplement ce simple contact qui te donne un peu de réconfort. Parce que c’est tendre et intime à la fois, tu as l’impression de fusionner avec lui, perdu contre son corps, désemparé et docile. Tu poses les armes, tu arrêtes la bataille, et tu embrasses quelque chose d’autre, quelque chose de tendre. Pour une fois, tu ne te morfonds pas sur ton sort, mais tu enlaces quelqu’un. Tu le tiens dans tes bras, et tu l’enveloppes entièrement. Son corps contre le tien. Tu voudrais lui dire de ne pas partir, de rester comme ça avec toi encore un peu, parce que tu en as besoin. Mais tu ne le feras pas, parce que tu as trop de fierté pour avouer à quel point ça te soulage, à quel point tu avais besoin de poser ta tête sur quelqu’un, de sentir la présence d’un autre contre toi. Tu es trop libre et indépendant pour ça, indomptable et insoumis. Tu es trop fier pour reconnaitre que tu as besoin de quelqu’un. Quelqu’un que tu pourras prendre dans tes bras, et contre qui tu poseras ta tête fatiguée et douloureuse. Quelqu’un qui saura alléger ton cœur un instant, et qui te fera renoncer à la bataille. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Jeu 17 Juil - 8:08 | |
| Le ciel est magnifique. Il n’y a pas un seul nuage pour cacher la voûte étoilée. Elles scintillent, dessinent sur le tableau noir des formes cosmiques. Et la lune – qui sera sans doute pleine au courant des prochains jours, à en juger par sa belle courbe – semble veiller sur les astres, bienveillante et chaleureuse malgré la lueur froide. C’est un portrait apaisant qui s’offrent à mes yeux. Tout est si calme, à l’extérieur. Le vent souffle, fait chanter les feuilles, caresse ma nuque. L’air est léger, insouciant, mais sans caprice. Il berce les bruits étouffés de la nuit, murmures et restants d’une journée. Ça sent l’eau, la verdure, la rosée qui viendra bien vite perler sur l’herbe. Je respire mieux. Car même si le silence régnait aussi dans ma chambre, la tension y était si palpable qu’elle en faisait trembler les murs. Mais ça se calme. Je n’ai plus cette terrible impression d’être piégé dans ma propre peau. Je n’ai plus aussi peur de mes propres réactions. Je me laisse bercer par le tic assourdi d’un portable qu’on utilise, par la chaleur agréable qui s’est répandue dans mes membres grâce à l’alcool et à la drogue. Une autre gorgée de vodka, les yeux toujours pris dans l’ombre. J’en ai presque oublié qui je suis.
Je ne l’ai pas entendu se lever. Il y a quelque chose dans l’arbre qui me regarde. Une paire d’yeux sombres qui me fixe. Je supporte ce regard animal qui me sonde, j’en devine la silhouette d’un oiseau. Un corbeau, peut-être? Je ne l’entends pas qui marche vers moi. Je regarde le grand oiseau, la tête vide. J’ai fini de trop penser pour ce soir. Il faut que je me repose. Parce que demain – ou plutôt plus tard aujourd’hui, à mon réveil – je redeviendrai le Logan que tout le monde connaît. Le cas social, la tache, la merde. Alors j’en profite. Je m’étends dans le vide de mon esprit. Je me perds dans ce calme plat. Et le plus naturellement du monde, je sens mes épaules qui se dégagent, elles qui sont toujours recourbées vers l’avant d’habitude. Je sens mon menton qui s’élève, je sens mes traits qui s’apaisent. Le corbeau s’envole. Je le suis des yeux, distingue sa forme qui s’éloigne à coups d’ailes. Et je songe un instant que j’aimerais sentir les ondulations du vent sous mes ailes, voir le monde de haut, aller où bon me semble quand bon me semble. J’en ai presque oublié qui je suis.
Je réalise qu’il est près de moi au moment où ses bras se glissent contre mon corps. Il ne me brûle plus, parce que je n’ai plus peur. Je le laisse faire. Je laisse cette chaleur envoûtante envelopper mon cœur. Je laisse ma main poser la bouteille d’alcool sur le bureau avant qu’elle ne vienne se poser, chaleureuse, sur celle de Nikolaï qui caresse mon torse. Puis je sens la peau du sien rejoindre celle de mon dos. C’est doux, c’est tendre, c’est chaud. Comme un foyer crépitant qui étend sa chaleur caressante dans une pièce. Ça ne brûle plus. J’inspire un grand coup, yeux fermés, mon corps se fondant un peu plus à celui de l’Allemand. Son souffle sur ma peau me fait doucement frissonner. Je l’entends qui me parle et ce qu’il me dit me fait sourire. Je secoue légèrement la tête alors que ma main étend ses caresses le long de l’avant-bras de mon compagnon de chambre. Je maintiens le silence encore un instant avant de lui répondre, la voix basse et chaude, comme un murmure. J’en ai presque oublié qui je suis. « Tu ne m’as pas vexé… J’avais besoin de m’éloigner un peu. Pour respirer, pour m’éclaircir l’esprit. »Et bien que l’image tatouée à mes pensées ne soit plus autant teintée de luxure, il y est toujours. Ça tombe bien, parce que je veux qu’il y reste. J’aime le savoir aussi près, jusque dans mon âme. L’idée d’une distance entre lui et moi me semble, à cet instant précis, pire que la torture la plus monstrueuse. Ma peau s’est fusionnée à la sienne, je refuse qu’on m’en déchire. Ça ferait trop mal. Je bouge, mais ça n’est pas pour m’éloigner. Je me tourne sur moi-même pour venir lui faire face, l’obligeant à rompre l’étreinte pour quelques secondes à peine. Mais elle revient vite. Mes deux mains se posent sur ses hanches, l’une d’elle glissant jusqu’à l’arrière son corps pour se poser sous le creux de son dos, juste au-dessus de ses fesses. Je caresse sa peau, la taquine, presque imperceptiblement, du bout de mes doigts. Puis je l’attire vers moi. Sens son torse contre le mien, son cœur qui bat. Et le mien qui lui réponds. Je me penche vers lui et, doucement, pose quelques baisers sur son épaule. Je goûte sa peau, finalement. Mes lèvres s’aventurent contre sa clavicule, remontent le long de son cou. Elles ne sont pas affamées ni avides. Juste curieuses, aimantes. « J’ai besoin de toi. »Je lui murmure ces mots sans cesser mes baisers, lents et attentifs. Je veux qu’il me fasse sentir ce qu’il veut.
J’ai oublié qui je croyais être. Je suis, tout simplement....Deep down I know this never works But you can lay with me so it doesn’t hurt.
Oh won’t you stay with me? ‘cause you’re all I need This ain’t love, it’s clear to see But darlin’, stay with me. |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Ven 18 Juil - 0:24 | |
| « Clinging to me, like a last breath you would breathe. You were like home to me. » Parfois, ça ne tient qu’à une seule étreinte. Quand on est sur le point de sombrer, il suffirait seulement de tendre les mains et d’agripper quelqu’un, pour ne pas couler, retenir la vie une dernière fois. Quand tout va mal, que tout est contre nous, il suffirait seulement de prendre un être cher au creux de ses bras, et sentir la chaleur qu’il dégage se répandre en soi. Quand on est à la merci du ciel gris, des intempéries, il suffirait de se réfugier contre le corps de quelqu’un, et oublier qu’il pleut sur vous, oublier qu’ici ce n’est pas suffisamment joli, se dire que le soleil reviendra. C’est tout ce que tu as besoin à cet instant, seulement reposer ta tête sur quelqu’un et profiter de l’embellie. Parce que tu t’es fatigué de combattre celui que tu es, celui que tu as été, et les souvenirs fantômes. Soudainement, ce corps que tu tiens contre toi devient la seule pierre angulaire. Le fondement de ce que tu es, et il vient te soutenir, à mesure que ton propre corps semble s’alourdir, et devient cadavre statique. L’espace d’un instant, tu n’existes plus, tu n’es qu’un avec Logan, et tu peines à ressentir ton propre souffle, comme si tu avais arrêté de respirer. Sa chaleur t’enveloppe et anesthésie ton être, de telle sorte que tu ne penses plus à rien pendant quelques secondes. Le vide total, et pourtant, ça a quelque chose d’apaisant, et non pas terrifiant comme tu l’aurais pensé. Tu crois à la rémission, mais ce n’est qu’un cessez-le-feu. Ne pars pas, je t’en prie, reste avec moi. Mais tu sais que l’étreinte prendra fin. Parce qu’il n’est pas Aurélian. Il n’est pas celui qui est censé te soutenir tous les jours. Il ne peut te retenir de sombrer qu’une fois, un coup de temps en temps, parce que c’est ton ami, et que tu ne peux pas lui en demander trop. Tu ne peux pas tituber tous les temps, et te tenir à lui, le retenir comme un boulet. Sa présence te soulage, mais ce n’est qu’un plaisir éphémère qui aura le goût de cendre quand tout s’arrêtera. Tu voudrais lui supplier de rester avec toi, juste cette nuit, parce que tu en as juste besoin ce soir. Ce soir, tu as juste besoin de fléchir, et de te retenir à quelqu’un. Peut-être parce que la journée a été rude, et qu’aujourd’hui, plus qu’un autre jour, la tristesse atteint son paroxysme, à tel point que cela te donne la nausée quasiment à toute heure de la journée. Juste faire le vide, oublier qui tu es, et avec qui tu es. Oublier Aurélian, les souvenirs et les cicatrices qu’il a laissés, et se dire qu’il n’en vaut pas la peine. Oublier Cassandre, les désirs refoulés et les frustrations qu’elle t’inflige à chaque fois. Redevenir toi-même, reprendre forme humaine. Et te délester de la cire noire qui te recouvre, et peut-être briller de nouveau, l’espace d’un instant, te retrouver grand et fort au bras de quelqu’un.
D’habitude tu serais rentré à la chambre, tu aurais salué Logan, et tu te serais plongé dans ton monde. Mais ce soir il t’attire vers lui, et il te fait rester auprès de lui. Tu ne veux plus partir, tu veux rester avec lui, contre lui-même. Il pivote afin de te faire face, son ventre contre le sien environ, du fait qu’il soit notablement plus grand que toi. Les formes de son ventre et de son torse viennent se confondre au tien, et un frisson naissant dans ta poitrine se répand jusqu’à ta colonne vertébrale. Tes mains cherchent sa peau, se referment sur les muscles de ses épaules. Tu effleures ses cicatrices, et il te vient la drôle d’idée que tu pourrais peut-être faire disparaitre ce qui le fait souffrir en glissant tes doigts dessus. Bien entendu, tes doigts parcourent les renflements longiformes, mais les cicatrices demeurent. Après tout, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, on n’efface pas les cicatrices avec de simples caresses, et tu te dis que c’est bien dommage. Ses lèvres parcourent ta clavicule et ton cou, et sur le moment, ça te fait du bien, ça crée presque le désir en toi. Au fond, ça te rappelle la façon dont Aurélian te serrait contre lui, en t’embrassant de cette manière. A cet instant, tu profites des baisers qui perlent dans ton cou, alors qu’une once de mélancolie s’empare de toi, prisonnier d’une image fantôme qui t’obsède. Ses mots ricochent contre toi, de telle sorte que tu peines à les saisir et les entendre. Que veut-il dire ? Comment pourrait-il avoir besoin de toi ? Tu enfouis ton visage contre son corps, sa peau chaude contre tes joues et ton front brûlant. Peu importe à cet instant. Tu as besoin de lui aussi ce soir, mais tu ne lui diras pas. Un peu par fierté, mais aussi par honte. Tu ne veux pas reconnaitre les choses, que parfois tu te sens seul, et que tu as besoin de quelqu’un pour aller mieux. Tu ne veux pas l’admettre, mais ce soir, tu as besoin de Logan.
Tu t’écartes un peu de lui, et tu le regardes. Quelque chose que tu n’avais jamais remarquée avant semble te déranger. Tu ne sais pas quoi, mais ça te fait cette sensation quand tu le regardes dans les yeux. Tu ne veux pas admettre non plus qu’il est attirant dans son genre, et qu’il pourrait te plaire plus que tu ne voudrais le reconnaitre. Tu brises l’étreinte un instant, parce que tu veux qu’il te suive, tu veux le ramener auprès de toi. Alors tu attrapes sa main, pour qu’il te suive. Tu l’emmènes du bout des doigts, et tu te diriges vers le lit. Tu le fais tourner sur lui-même, de telle sorte qu’il fasse dos au lit, et tu le fais s’assoir en posant ta main sur son torse. Tu t’allonges à ses côtés et tu poses ta tête sur son torse, tout contre lui. Ce soir tu ne veux pas être seul, tu veux juste être avec lui. Tu ne penses même pas à coucher avec lui, ce n’est pas ce que tu veux au fond, mais juste t’allonger avec lui, et te reposer un instant. Parce que la tête te tourne déjà un peu trop fort, et ton cœur souffre et s’essouffle dans ta poitrine blessée. Restes avec moi, j’ai pas envie de retourner dans ma petite vie. Parce que vous êtes en dehors de la réalité, tellement ce qui se déroule n’a pas de lien avec votre quotidien. Logan n’est plus juste un colocataire de chambre, il est bien plus que ça à cet instant. Tu fais une petite moue boudeuse, et tu te relèves pour le regarder et lui parler dans les yeux. On sent ta retenue timide et fière, mais tu ne t’en caches pas non plus quand tu lui dis :
« J’ai besoin de toi ce soir, Logan. »
Tu précises « ce soir » comme si demain tu n’aurais plus besoin de lui. Mais ce n’est pas vrai, et tu le sais au fond. Tu as toujours besoin de quelqu’un au fond de toi, c’est juste que tu ne veux pas te l’avouer, alors tu dis que tu es fort et indépendant, que rien et personne ne te retient ici-bas. Et pourtant, tout t’emprisonne. Tu vies dans un labyrinthe de verre que tu suis docilement, alors que tu penses que ta vie est libre et dénuée de limites. Mais tu es dépendant à l’alcool, aux drogues, et aux souvenirs douloureux. Tu ne peux pas t’en libérer, ils guident ta vie. Et toi tu te pavanes fièrement, avec la fausse idée que rien ne te soumet, et pourtant. Il suffit que Logan pose sa main sur toi pour que tu te plies à lui, et de l’indomptable tu passes soudainement à ce Nikolaï docile et fragile, qui voudrait juste poser sa tête un instant sur le torse de quelqu’un, pour oublier le mal, et retrouver un peu de lumière dans son chaos. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Sam 19 Juil - 8:37 | |
| J’aurais envie que tout cela ne se termine jamais. Que le soleil ne se lève pas au bout de la nuit, que les étoiles et la lune continuent de briller sur l’éternité. J’aurais voulu passer des heures à le serrer contre moi, à me laisser aller dans son étreinte, dans son odeur, dans sa chaleur qui semble me transpercer jusqu’au cœur. Cœur qui s’emballe plus qu’il ne devrait, cœur confus puisque c’est la première fois qu’il bat ainsi pour un garçon. Ça n’est pas la première fois que mon corps brûle de désir pour celui d’un autre homme, c’est arrivé à quelques reprises dans le passé. Ça n’a jamais été un problème pour moi. Je ne me pose pas de questions quant à qui m’intéresse, je n’y peux rien de toute façon. Mais c’est la première fois que je ressens un tel manque pour un homme, une telle envie d’être avec lui pour plus que quelques heures, le temps de lui faire l’amour et de passer sous la douche. J’ai aimé quelques filles, ça s’est terminé sans aigreur – ou presque. Mais ça s’est toujours terminé. Et bien que je vive bien mon célibat, il me prend parfois l’envie de retrouver une intimité amoureuse. Savoir que je ne dormirai pas seul, savoir que quelqu’un m’aimes, savoir qu’on m’attend. Cependant, je ne pourrai pas me le permettre. Même si, à cet instant précis, l’Allemand que je caresse de mes lèvres m’en donne envie. C’est trop dangereux. Pour lui. Pour moi. Alors je rêve, ce soir, et je souhaite que ce moment reste à jamais gravé dans ma mémoire.
L’étreinte ne dure pas assez longtemps. Je le sens à peine s’éloigner que mes bras voudraient se tendre à nouveau vers lui, que ma gorge voudrait se plaindre de sa distance que relève presque de la cruauté. Caprices, Logan. Prends sur toi. Je le laisse mener, je le laisse faire ce qu’il veut et au fond, ça me fait plaisir. Mais il doit bien voir dans mes yeux cette soif de lui qui m’assèche et me fait tordre de l’intérieur. Ça n’est plus un besoin physique comme mes premières pulsions m’avaient mené à le croire. C’est une faim qui va au-delà du contact. C’est inexplicable, incontrôlable. Je le vis et je ne peux plus m’arrêter. Ce soir, pour une fois, je ne me retiens pas. Je ne pense pas. J’ai trop bu, trop fumé. Je l’ai trop touché. Maintenant que mon corps connaît le sien, il va lui atrocement lui manquer. Nikolaï me prend la main, m’entraîne près du lit, m’y fait m’asseoir puis m’étendre. Je nous guide de façon à ce que ne soyons tous les deux étendus confortablement. Le moment dure une minute avant qu’il ne relève sa tête, un air d’enfant contrarié et timide au visage lorsqu’il me dit que lui aussi, a besoin de moi. Et ça me coupe un peu le souffle. Ça me fait sourire aussi. Ma main glisse lentement de son dos jusqu’à sa nuque que je caresse ensuite, la masse presque. Je reste silencieux, soutient son regard, presse tendrement les muscles du haut de son dos de mes doigts. « Je suis là. Autant que tu le voudras. », lui dis-je, calme, affectueux, alors que j’enlève mes lunettes et vient les poser sur ma table de nuit.
Je n’insiste pas. Même si j’aimerais lui dire que je voudrais dormir avec lui, cette nuit. Même si je voudrais lui dire que je n’ai pas envie que ceci ne s’arrête qu’à quelques heures qui auraient servies à combler la solitude de chacun. Je me tais, le regarde. J’hésite. Me mordille l’intérieur de la joue. Toujours ce tiraillement qui ne cesse jamais vraiment. Mais maintenant, c’est plus facile de me convaincre. J’ai trop bu, trop fumé. Je l’ai trop touché. Je n’ai plus rien à perdre, au point où nous en sommes. Alors je me donne une petite poussée de mon bras libre, bascule lentement dans sa direction jusqu’à ce que je me retrouve à quatre pattes par-dessus lui, sa joue maintenant nichée contre ma paume. Je l’enveloppe, le couve sans mettre trop de mon poids sur lui. Ça va me hanter, si je ne le fais pas. Je vais le regretter, je vais me traiter d’idiot pendant des jours, des semaines. Et c’est tellement grisant de le sentir respirer sous moi, de percevoir les battements de son cœur entre nos torses légèrement appuyés l’un sur l’autre.
Puis mon souffle se fond au sien. L’océan de ses iris rencontre l’azur nuageux des miens. Je sens sa respiration qui s’écourte un peu, comme la mienne, qui se saccade. Elle me colle à la peau de la joue alors que je me penche un peu plus, toujours un peu plus. Je savoure cette dernière attente, ce moment d’appréhension avant la chute, nos nez qui s’effleurent. Je sais qu’elle sera fatale… Je n’en ressortirai pas indemne. Je ferme les paupières. Mes lèvres effleurent les siennes d’abord timidement. Elles hésitent; c’est un terrain inconnu, bien qu’il soit infiniment chaud et envoûtant. J’ai envie de le découvrir. Puis je l’embrasse, vraiment. Désireux mais pas impatient. Presse mes lèvres contre les siennes, les laisse témoigner du brasier que j’ai au torse. Ce n’est que lorsqu’il l’invite d’abord que ma langue passe doucement la frontière qui lui est généralement permise, qu’elle vient effleurer la sienne avec une gourmandise bien retenue. Mes doigts caressent toujours tendrement sa joue. Je ne veux pas l’effrayer. Je ne veux pas le perdre.
Juste qu’il sache.
Wanna hear your beating heart tonight Before the bleeding sun comes alive I want to make the best of what is left, hold tight And hear my beating heart one last time Before daylight |
| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Jeu 24 Juil - 23:55 | |
| « On reste, Dieu merci, à la merci d’un sacrifice, d’une mort à credit, d’un préjugé né d’un prejudice. » Ce n’est pas comme si tu étais sensible au regard que les gens peuvent poser sur toi. Du moins, c’était ce que tu ressentais autrefois. Ce qu’ils disaient t’importer peu au final, et tu te fichais bien de ce qu’on pouvait dire sur toi, quand tu tournais le dos à tous ces gens. Au fond, ça n’avait pas d’importance, tant que tu vivais ta vie avec passion. Quand tu dansais ivre mort dans les sous-sols de Berlin, sur des rythmes guerriers trop forts et trop violents. Quand tu chancelais en rigolant dans les bras d’Aurélian. Les gens te fixaient, et tu te disais qu’ils pouvaient bien continuer si ce qu’ils voient les excite. Tant que toi tu pouvais papillonner dans ses bras, tu t’en fichais, tout simplement. On pouvait dire de toi tout et n’importe quoi, mais n’atteignait pas ton cœur, ça glissait sur toi tout simplement. Et aujourd’hui encore, bien qu’au plus mal, les critiques ne t’atteignent pas. Du moins, c’est ce que tu voudrais faire croire, mais en vérité, et plus que jamais, les remarques et les regards te transpercent comme des centaines d’aiguilles dans la peau. Elles pénètrent en toi et ruine tout ce qui reste encore de toi, de ta personnalité. Alors tu feins l’indifférence, en te disant que tu tomberais bien bas si tu n’étais même plus capable de dissimuler tes faiblesses. Alors tu serres les dents, tu prends les coups, et tu souffres mais dans un silence absolu. Un silence qui se mue dans la tristesse et l’angoisse. Aujourd’hui ça t’a blessé ce qu’il a dit, Nathan, plus que jamais. Pourtant, ça n’avait l’air de rien, mais c’est des semaines de mutisme qui ont éclaté en un instant. Une haine accumulée depuis trop longtemps, qui avait sûrement besoin de se déverser dans le monde, pour que tu puisses prendre un peu de répit, te sauver de la ruine. Car c’était soit lui soit toi. Soit tu le détruisais de tes propres mains, soit c’était toi qui t’effondrait et qui n’aurait pas su se relever. Si c’était à refaire, tu le referais de la même manière, et tu lui flanquerais un coup de pied supplémentaire dans les couilles par la même occasion. Parce que tu en fatigué des remarques et des regards qui te blessent et te transpercent sans arrêt. Il faudra bien que ça cesse un jour, il faudra bien que tu les fasses taire.
Ce qui est bien avec Logan, c’est que lui ne te juge pas. Tu ne sais pas très bien pourquoi, mais tu te dis que c’est simplement dans sa nature de ne pas juger les gens comme tant d’autres le font sans remords. De ce fait, il est devenu un foyer pour toi. Quelque part où tu aimes te réfugier, dans l’orage gronde tout autour de toi. Il est un refuge en quelque sorte, et ce soir, cela est encore plus vrai. Tu te perds dans ses bras qui viennent t’éloigner du monde et de ta propre noirceur. Pendant un instant, tu n’es plus le même tout à fait, comme si tu avais quitté ton propre corps, comme si tu retrouvais un peu de ton insouciance d’autrefois. Il te dit qu’il est là pour toi, et à cela, tu réponds par une expression un peu irritée. Aurélian aussi avait promis qu’il ne partirait plus jamais, qu’il serait toujours là pour moi, et aujourd’hui où est-il ? Il ne t’a pas laissé de cartes qui mènent à lui, mais seulement des interrogations, des doutes et des angoisses. Où est-il à présent que tu suffoques et que tu sembles complètement perdu ? Où est-il quand tu as le plus besoin de lui ? Ce ne sont que des mots prononcés à la volée, et qu’on pense vrai et honnête, mais les mots ne sont jamais vraiment honnêtes. Parler, c’est déjà biaiser la réalité des choses, parce que les mots donnent une conformation précise et définie des choses, alors que la réalité est beaucoup plus nuancée, beaucoup plus difficile à saisir. Quelque part, parler de ses sentiments, c’est déjà écorcher l’innocence et la sincérité de nos sentiments. Mais tu ne lui en veux pas, loin de là, car tu sais qu’il se veut réconfortant et que sa démarche est honnête et désintéressée au final.
Final, le jeune homme bascule au-dessus de toi, prenant appui à quatre pattes. Tu restes un instant surpris, ne t’attendant pas vraiment à ce changement de configuration un peu brusque. Et il vient t’envelopper de tout son corps, de telle sorte que ton corps semble se diluer dans sa chaleur pénétrante. C’est comme si tu n’avais plus de corps, mais que tu formais un être de chaleur, une composition parfaite entre deux corps qui s’entremêlent et ne semblent former qu’un ensemble parfait au-delà du propre corps lui-même pris à partie. Tu fermes les yeux, dévoré par le désir qui ronge tes nerfs. A cet instant, tu le veux, et en entier. Tu voudrais juste qu’il t’appartienne et que tu reprennes le contrôle. Ce soir tu voudrais juste ne pas être seul, sentir quelqu’un contre ta poitrine brûlante, et fermer les yeux, apaisé et serein. Et quand les sensations te submergent, il vient sceller l’ensemble avec ses lèvres contre les tiennes. Il cristallise en toi le désir qui brûle dans ta poitrine, les sensations à son égard qu’il produit par ce qui émane de lui. Au début, tes lèvres laissent aller les évènements, n’opposent pas de résistance et se laissent dominer par celles de Logan. Et quand il vient chercher plus loin, tu lui réponds avec une certaine ardeur freinée par une innocente retenue de la première fois. Tout s’agite en toi, et forme un mélange uniforme de sentiments flous et ardents. Tu ne saurais même pas mettre un mot sur ce que tu ressens, car c’est très diffus et incertain. Tu ressens les choses sans les comprendre, sans pouvoir identifier leur sens. Alors tu te laisses porter par le flot de sentiments, le temps d’un baiser volé. Il se recule un peu à la fin, et tu ouvres les yeux pour plonger dans son regard. Sans ses lunettes, il ressemble encore un peu plus à Aurélian. Et soudainement tout s’effondre, les sentiments chauds et confortables se gèlent dans ton cœur, et une angoisse vient assombrir ton esprit. Tu restes à le regard, à mesure que ton visage s’assombrit également, et tu finis par poser ta main sur son torse afin de le repousser. Tu le repousses encore, jusqu’à ce qu’il soit obligé de se redresser et toi avec lui.
« Non, Logan. Je ferais mieux d’aller me coucher je crois, j’suis fatigué de ma journée là. »
Tu t’écartes de lui et tu poses tes pieds à terre, assis sur le bord du lit. Tu restes quelques secondes immobiles, te disant que tu gâches tout une fois encore, mais ce n’est pas de cette manière que tu voulais que les choses se déroulent. Ce n’est pas ce dont tu as besoin ce soir au fond, même si c’est ce que tu as envie là tout de suite. Alors tu deviens subitement maladroit. Au lieu de lui dire que ce n’est pas ce que tu veux, tu préfères t’enfuir complètement, alors que tu aurais au moins voulu dormir contre lui, dans ses bras. Mais tu t’en vas, alors que ce n’est pas ce que tu as envie. Tu te relèves et tu rassembles tes affaires rapidement. Au fond, tu voudrais qu’il te retienne, et qu’il ne te laisse pas aller te coucher à l’autre bout de la chambre. Tu voudrais qu’il t’invite dans son lit, ou qu’il vienne dans le tien. Tout et n’importe quoi, à partir du moment où tu n’es pas seul. Ce soir tu ne veux pas être seul. Ce soir, tu as juste besoin de ses bras autour de toi, et de sentir son cœur battant au rythme du tien. Mais tu préfères t’enfuir, parce que tu es un peu trop fier pour avouer à Logan que tu as besoin de lui plus qu’il ne le faudrait sûrement. |
| | | Logan Sutherland
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Ven 25 Juil - 6:32 | |
| J’ai le ventre qui brûle, qui se tend, qui se tord, qui m’arrache un soupir étouffé contre les lèvres réceptives de Nikolaï. Le manque et la solitude viennent se joindre au désir ardent pour former une combinaison redoutable. Et encore une fois, je me retrouve à me battre contre moi-même. Lutte acharnée contre mon instinct et ma testostérone qui me montent tous les deux furieusement à la tête. Mais au moins, cette fois, j’ai un contrôle sur ce que j’essaie de faire taire. Cette fois, c’est pour une bonne raison que j’utilise d’une retenue qui me fait presque mal. C’est pour lui. Pour moi. Pour nous protéger tous les deux de quelque chose que je ne veux pas que l’on regrette. Nous protéger de pulsions nées de l’alcool, du contact, de la drogue et de la curiosité. Parce qu’autant j’ai follement envie de le sentir frémir sous mes doigts et mes lèvres, autant je sais que ça n’est pas le bon temps. Que j’ai des preuves à donner, qu’il a des choses à pardonner à l’univers. Et peut-être même qu’il ne veut pas de moi – ça serait bien normal, après tout, je ne lui en voudrais pas. Peu importe ce qu’il adviendra de lui et moi. Au moins ce soir, j’aurai goûté ses lèvres, j’aurai senti qu’il m’a désiré, ne serait-ce que pour quelques minutes.
Le baiser prend fin, tout naturellement. Les doigts d’une de mes mains entre quelques mèches de ses cheveux, la paume de l’autre calée sur le matelas sous nous. Je le regarde dans les yeux quelques secondes, me laisse bercer par le calme. Mais le calme s’effondre dans le bruit sourd de nos cœurs battant toujours trop fort. Et ses yeux se glacent, ses lèvres se pincent, sa moue se durcit. Et bien que je ne comprenne pas ce qui se passe, je me résigne. Je ne résiste pas, alors qu’il pose sa main sur mon torse nu pour me repousser. Même si le souvenir de ses mains chaleureuses n’est pas si lointain que cela. Je m’assois au bord du lit, frotte machinalement ma nuque d’une main alors que l’autre repose nerveusement sur ma propre cuisse. Je ne sais pas quoi faire, alors qu’il se lève, qu’il ramasse ses choses qui trainent sur le sol autour de mon lit. Et ça me fait mal. Ça me brise, ce rejet. Parce que l’alcool m’a rendu suffisamment idiot pour avoir espoir. Espoir en quoi, pauvre con? Je me mords les lèvres. Je m’en veux, mais je ne regrette pas. Mes émotions se calment, se rationnalisent. Ça ne doit pas être facile pour lui non plus. Lui aussi, il est brisé. Probablement autant que moi, si ce n’est pas plus. Nos douleurs se ressemblent. Mais nos blessures sont différentes.
Je reste assis au bord du lit encore quelques secondes, dans un silence profond mais pas particulièrement lourd. Je réfléchis. Je ne peux pas le laisser aller juste comme ça. Je ne peux pas le regarder aller s’étendre dans son lit, subir ce malaise sans tenter autre chose. Déchiré, une énième fois. Entre la peur de trop insister et celle de ne pas l’avoir suffisamment fait. Entre la peur qu’il se sauve et celle qu’il se sente délaissé. Mes bras se croisent, mes mains frottent mes bras, et pourtant, je n’ai pas froid. Ils se sentent vides. Ils voudraient d’une chaleur entre eux, d’une peau douce et invitante, de contact. Je lâche un soupir audible puis me lève à mon tour, m’approchant lentement de lui, le pas encore hésitant. Même si je sais exactement ce que je suis sur le point de faire. Je l’arrête dans ses mouvements, attrape doucement l’une de ses mains de la sienne, le retourne lentement pour qu’il me regarde. Puis je lui souris. L’air calme, l’air désolé, l’air tendre. « Je suis désolé d’insister une autre fois… Mais pour être tout à fait honnête, j’aurais bien voulu passer ce qu’il reste de la nuit à dormir avec toi. Juste dormir, profiter de ta présence. Parce que tu m’apaises, Nikolaï. » Je marque une pause dans mon court discours, mon pouce caresser légèrement le dessus de sa main. « Si toi aussi, tu veux d’un compagnon de couette, tu sais où me trouver. »Pas d’amertume, pas de sous-entendus, pas de malaise. Juste un autre sourire perché au coin de mes lèvres, timide mais sincère. Ma main lâche lentement la sienne puis je lui fais dos. Le silence règne. Je passe à la salle de bains, me brosse les dents, s’asperge le visage d’eau froide. Je sors. Le silence, toujours. Je sens qu’il réfléchit. Mais j’ai fini d’insister. Je lui adresse un dernier regard puis m’avance vers ma table de nuit. Je prends quelques gorgées d’eau à ma bouteille, avale un comprimé – je prévois le mal de tête du réveil - , vérifie que mes lunettes sont bien à leur place puis me glisse sous les couvertures, sans retenir un petit soupir de confort alors que ma tête se cale dans l’oreiller. Je m’installe du côté droit du lit, lui laissant la place nécessaire s’il décide de se joindre à moi, puis ferme les yeux. Même si je sais que je ne dormirai pas tant qu’il n’a pas décidé où il se poserait pour la nuit.
Parle-moi et rassure-moi, Chante encore dans mes oreilles comme si tout allait bien. Prends mon corps contre ton corps, Prends mon âme, retiens-la bien. Console-moi et chante encore. - Spoiler:
Je pense que du coup, tu peux répondre encore une fois et on pourrait potentiellement finir avec la tienne. T'en dis quoi? Et puis je te refile le lien pour la chanson en fin de message, c'est du Québécois un peu vieillot mais c'est un artiste que j'aime beaucoup ♥ Et cette chanson me fait penser à Logan. ICI
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| | | Nikolai L. Valdick
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| Sujet: Re: Won't you keep me company? [PV Niko] Mar 29 Juil - 19:35 | |
| « Not really sure how to feel about it. Something in the way you move makes me feel like I can't live without you. » Le silence retombe dans la chambre à moitié éclairé, et soudainement, rien ne bouge, même les ombres s’immobilisent et cessent de danser sur les murs. La chaleur de l’instant se volatilise, et un froid d’automne devient maitre des lieux. Un silence qui se voulait autrefois rassurant, et qui désormais semble amer et brisé. Tu continues de rassembler tes affaires, sans vraiment réfléchir à ce qui venait de se dérouler. Comme si ta mémoire faisait en sorte d’oublier ce moment, comme si tu venais d’en avoir honte, alors que tu te sentais si bien quelques instant avant. Aurélian t’obsède excessivement, et tu vas en devenir fou au bout d’un moment. Tu veux réécrire ton histoire, trouver un refuge, mais un obstacle te barre toujours la route, et tu te retrouves à refaire les mêmes erreurs, enchainés à ton histoire. Alors tu finis de ramasser les miettes de toi, sans même réaliser que c’est la mauvaise décision, et tu fermes ta bouche, tu endures, et tu en souffres.
Mais Logan décide de briser le cercle vicieux de ta bêtise, et sa main vient saisir la tienne, alors que tu allais t’enfuir cette fois encore. Mais il te retient, au fond, c’est bien ce que tu attendais de lui. Tu te soumets à lui, et lorsqu’il t’ordonne en silence de te retourner en tirant sur ta main, tu t’exécutes sans broncher, et tu viens lui faire face de nouveau. Il caresse ta main, et tu sens ton cœur qui ralentit et trouve une forme de quiétude. Tu relâches ton souffle, qui vient mourir dans l’air, et tu écoutes attentivement. Sans amertume et sans tristesse, il te dit que tu es toujours le bienvenu dans son lit, que cela restera honnête, et qu’il veut juste dormir ce soir à tes côtés. Ton regard s’attendrit à mesure que ses mots défilent, et tu réalises qu’il vaut mieux que ça. Qu’il mérite mieux qu’un gars qui s’enfuit comme ça. Au fond, tu aimerais rester avec lui, et fuir tes vieux démons au lieu de fuir Logan. Mais tu t’effrayes d’un rien, d’un vague souvenir, et ta conscience te dicte une conduite qui ne s’accorde en rien à tes envies.
Il finit son discours et se lève rejoindre la salle de bains, alors que toi tu restes debout devant son lit, à regarder le linge blanc qui à un moment a été votre sanctuaire, celui de vos caresses et d’un sentiment tendre et affectueux. Que vas-tu faire maintenant ? Ton regard s’assombrit, tes yeux brillent à la lueur de la chambre faiblement éclairée. Tu as sûrement tort, et malgré ça, tu as ta fierté, et tu veux rester fidèle à ta décision. Tu te diriges alors vers ton lit cette fois-ci, balançant au hasard tes quelques affaires. Tu t’allonges sur le matelas, et tu fixes le lambris, en te demandant si tout cela est bien raisonnable. A quoi tu joues désormais, Nikolaï ? Tu dis que tu veux aller de l’avant, et malgré ça, dès que l’occasion se montre à toi, tu t’enfuis, et tu te dis qu’il vaut mieux éviter cette situation. A quoi bon rendre les choses davantage difficiles ? Logan sort finalement de la salle de bains, et retourne s’allonger dans son lit, alors que tu sens son regard qui glisse sur toi. Il finit de s’arranger avec un cachet sûrement destiné à ses futurs maux de tête du lendemain, et il s’allonge dans les couvertures, avec la délicatesse de s’allonger seulement d’un côté du lit, laissant un vide sur la gauche au cas où tu te déciderais à le rejoindre. Toi, tu le regardes, relevé sur tes coudes, toujours allongé loin de lui.
Tu souffles une dernière fois, avant de finalement te redresser et d’aller à ton tour à la salle de bains, agacé contre toi-même. Tu arrives devant le lavabo, et tu te regardes un instant dans le miroir. Tes yeux suivent ce visage blême et abîmé qui se reflète dans le verre, et tu te dis que les choses ont tellement changées, et visiblement de manière encore insuffisante. Tu es toujours bloqué au même niveau, et tu trouves ça dommage en quelque sorte de te détruire, quand d’autres t’ouvrent leur bras. Tu nettoies ton visage en jetant de l’eau dessus, frottant vaguement ta face livide, et tu t’essuies vite fais, laissant ton visage encore humide. Tu te brosses les dents, fixant toujours le reflet du miroir, et tu réfléchis encore à cette soirée avec Logan. C’est à la fois étrange et agréable, et tu te demandes si tout ça doit vraiment se terminer comme ça, chacun de son côté, comme si rien n’avait eu lieu ce soir. Tu termines ton nettoyage, et tu sors de la salle de bains avec le sentiment de lassitude et de fatigue qui te retombe dessus. Mais en sortant, tu le vois étendu sur le lit, les couvertures le recouvrant mystérieusement, on devine seulement sa forme, qu’on imagine en quelque sorte. Tu le désires encore, et l’obscurité de la chambre agite ton imagination et ton cœur. C’est sûrement encore le moment d’aviser ton idée, Nikolaï. Tout s’allège en toi, et ce qui t’obscurcissait quelques secondes avant se dilue soudainement. Tu t’avances jusqu’au lit de Logan, tu laisses tomber ton short de basket au sol, te laissant habillé seulement d’un caleçon, et tu viens t’allonger sur l’endroit laissé libre, à côté de Logan. Tu te glisses sous les couvertures, sentant la chaleur du jeune homme qui t’envahit déjà, et tu viens coller ton ventre dans son dos, jusqu’à ce que toute sa chaleur vienne te réchauffer et t’absorber. Tes bras viennent l’encercler doucement, et tu le serres contre toi, ressentant son existence en toi, et contre toi. Tu ne ressens rien à ce moment, si ce n’est Logan, et cela vient chasser toutes tes idées noires. Il n’y a que lui, et c’est bien suffisant à cet instant. Le sommeil commence à te gagner, tu te sens tellement bien et calme, et avant que tes yeux se ferment, tu t’avances doucement vers son oreille, car tu sais qu’il est encore éveillé, et tu viens murmurer doucement ces quelques mots, comme une dernière ironie avant de trouver le sommeil.
« Restes avec moi, Logan. »
Il te fait rester, et c’est déjà quelque chose d’incroyable en soi. Il a fait taire un instant les douleurs qui te font souffrir, et ce soir, tu dormiras sur tes deux oreilles, comme jamais ça n’a été le cas dès qu’Aurélian t’a laissé seul.
. :: Sujet terminé :: .
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