Jeffrey Mathews
Messages : 4 Date d'inscription : 28/06/2014
| Sujet: Bibliothèquement vôtre [Libre] Dim 29 Juin - 17:31 | |
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Il y a des jours où je m'ennuie tellement que je n'arrive même plus à me concentrer sur ma lecture. La plupart du temps, je bouquine, mais quand je n'ai rien d'autre à faire, ça me pèse et je ne comprends plus un traître mot. Alors je me mets à errer aux endroits où je ne devrais pas être à cette heure-ci, comme la bibliothèque, mon lieu de prédilection, ou encore le hall... Je sais que je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi. J'ai bien essayé de travailler, mais là encore, la concentration n'est pas au rendez-vous.
Ça doit bien faire un quart d'heure que je déambule au rez-de-chaussée, et les élèves qui traversent le hall me regardent bizarrement, comme si j'étais une bête de foire. On m'a toujours dit que je ne devais pas regarder les gens étranges dans les yeux, mais moi, je ne le suis pas... Du moins, je crois. On m'a toujours dit que j'étais trop dans la lune, mais pas bizarre. À moins que ces deux mots ne soient liés ? Quoi qu'il en soit, ça ne change rien à mon état : je vagabonde dans le hall, hésitant entre me rendre à la bibliothèque ou aller étudier. Je sais bien que ça sera impossible ; je ne suis pas seul dans la chambre, et je suis bien souvent dérangé par mes colocataires.
Soudain, je me rappelle que j'ai une pile de livres à rendre à la bibliothèque, et que j'ai au moins une semaine de retard. Je m'empresse de sortir dehors, et me rend au pavillon. Ça n'est pas loin, et le trajet entre les deux bâtiments est relativement rapide. Je monte jusqu'à ma chambre, que je partage avec deux étudiants. Je ne prête pas beaucoup d'attention à eux, mais il m'arrive parfois de me plaindre parce que je retrouve une chaussette sale dans mon lit.
Une fois retourné au manoir, ma pile de livres m'encombrant largement, je manque de m'écraser contre un mur à cause de me vision assez réduite. Heureusement, je me rattrape à temps, et je dirige mes pas vers la bibliothèque, lieu rassurant où se trouve tout ce que j'aime. Le silence qui y règne est apaisant, et le bruit des pages qu'on tourne, ainsi que les chuchotements des étudiants sonnent agréablement à mes oreilles. J'ai à peine le temps de passer la porte que je m'emmêle les pieds, et que je valse par terre, étalant autour de moi les bouquins que j'ai eu tant de peine à rassembler.
Ce genre de choses m'arrive assez fréquemment, mais jamais ici. La douleur m'irradie la mâchoire, et je crois un instant que j'ai quelque chose de fêlé. Je me redresse, ignorant les regards qui convergent vers moi, et masse mon menton endolori. J'attends que quelqu'un vienne m'aider, parce qu'il y a toujours une âme charitable, mais l'attention se détourne très vite de moi. Et je regarde d'un œil consterné les ouvrages étalés autour de moi comme un éventail, découragé à la perspective de les ramasser.
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