Did I fall asleep? [ pv libre ]

Wake me up, I'm living a nightmare.

Dexter traîne dans les couloirs qui mènent hors du pavillon en plein milieu de la nuit. Deux heures du matin, la demi peut être. Il est en sueur, encore en pyjama et arpente les lieux, fébrile. On aurait bien peine à dire ce qu’il faisait là. Il a l’air paniqué, le regard affolé, filant d’une fenêtre à l’autre comme une mouche affolée cherchant la sortie. Il crie. Une fois, comme une longue agonie avant de laisser un trou béant et muet sur son visage, comme choqué par son propre son. Par la suite sa gorge éructe sans sons vraiment distincts dans une suite d’onomatopées.

Au comble de l’épuisement il se laise glisser contre un mur, s’affalant au sol. Sa respiration reste irrégulière tout comme ses battements de cœur et il peine à reprendre son souffle. De loin on aurait juste vu un tas informe avec une respiration sifflante. Dexter tente de se calmer et éponge son front avec le t-shirt de son pyjama. Il reste un moment, assit contre le mur, les yeux fermés. Au bout de quelques minutes il tente de se relever mais ses jambes ne sont pas en état et la tête lui tombe, il s’effondre face contre terre. Il émet un grognement et reste face contre terre. Il se rendort, contre le sol froid du pavillon, tout du moins pour quelques minutes.

Ce qui lui est arrivé, ce qui l’a mit dans un tel état ? Son visage rougit de honte à l’idée d’y repenser. Un cauchemar. Un « simple » cauchemar. Une terreur totale, et pourtant il ne saurait dire de quoi. Juste l’impression oppressante d’un danger imminent et un réveil en sursaut. Il n’a pas son portable, pas de veste, rien. Il a juste cherché à fuir une fois de plus. Peu à peu ses yeux se rouvrent et le froid ambiant fait apparaître la chair de poule. Il remarque enfin. La respiration à ses cotés, les chaussons à deux pas de son visage et la honte qui reprend possession de ses joues.

Mais qui ?

The party don't start 'til I walk in

Rester dans la chambre était devenu difficile pour toi depuis le départ de Yugito, surtout qu’il n’était pas rare qu’Heath soit en vadrouille. Tu n’y avais d’ailleurs jamais vraiment fait attention vu qu’en règle générale, tu finissais par faire une partie d’un jeux-vidéo quelconque avec le blond ou que tu terminais un marathon d’une série fraichement téléchargée. Mais maintenant que tu te retrouvais parfois face au silence de cette chambre, tu avais pris certaine habitude, comme celle d’aller te balader dans les couloirs, ton casque visé sur les oreilles, en te disant qu’avec un peu de chance, tu n’étais pas le seul insomniaque debout.

La plupart du temps, tu finissais par faire le tour du pavillon, t’assoir dans un divan de la salle commune pour finir par t’y assoupir bêtement. Parce que les gens qui ne dormaient pas à ces heures là étaient soit dans les salles de groupes, soit dans un atelier à s’enivrer. Tu aurais simplement pu aller toquer à la porte de la chambré d’à coté mais il aurait alors fallut que tu admettes que tu te sentais seul, que tu n’aimais pas le silence de ta chambre et tu étais un rien trop fier pour ça.

C’est pourquoi tu te trouvais dans les couloirs au beau milieu de la nuit à cet instant, marchant en rythme avec la musique que tu avais dans les oreilles, te retenant à moitié de te prendre pour un grand artiste en plein tournage d’un clip musical -que celui ou celle qui ne la jamais fait te jette la premier pierre-. Durant un bref instant, entre deux notes, tu avais cru entendre quelque chose mais après avoir écarter un coté de ton casque de ton oreille, le silence qui t’avait répondu semblait te dire que tu avais sans doute rêvé.

Tu avais alors repris ton moonwalk au milieu du couloir et, par chance, ton manque de pratique te fis manquer une étrange … chose sur le sol. Il te fallut quelques instants pour réaliser que le quelque chose était un quelqu’un en vérité.

« Wow… Dur dur la cuite. Ils sont pas cool tes potes de t’avoir laisser là. »

Laissant glisser ton casque autour de ton cou, tu avais finis par te baisser à son niveau, essayant de savoir si l’individu au sol cuvait en dormant ou s’il était plus proche du coma éthylique. Parce que dans le second cas, il valait surement mieux se dépêcher de le trainer jusqu’à l’infirmerie. Alors que tu étais entrain de te demander comment tu allais bien pouvoir déplacer ce grand dadais, l’autre sembla montrer un signe de vie quelconque.

« Ah ! T’es vivant. Bonne nouvelle. »

La pénombre du couloir n’aidait pas vraiment à voir dans quel état le dormeur au sol pouvait être. Tout ce que tu avais réussi à obtenir comme information c’est que c’était un garçon et qu’il était plus vieux que toi. Et aussi qu’il aimait bien dormir par terre visiblement…

« Ca va aller ? »

[[ si jamais y a le moindre soucis, un petit mp et j'arrange ça! /o/ ]]

Worn out

Il fixe les chaussons, laissant un léger gémissement lui échapper. Sa tête lui fait mal, il grimace, n’essayant même pas de bouger. Trop difficile, le corps encore trop endoloris par sa position bizarre gardée trop longtemps. Second grognement, il essaye de se redresses mais les jambes ne répondent pas encore à l’appel.

« Ah ! T’es vivant. Bonne nouvelle. »

Dexter sursaute. Malgré la proximité de la respiration il ne s’attendait pas à entendre la voix si près de lui. A ce qu’il entend et à ce qu’il peut en voir par cette obscurité c’est un jeune-homme qui se tient accroupis à son « chevet ». Il ne reconnaît ni sa voix ni son visage qu’il commence à distinguer peu à peu tandis que ses yeux se font à l’obscurité. Le casque autours de son cou semble continuer de déverser son flot musical, aux murmures que Dexter distingue en se concentrant.

« Ca va aller ? »

Il se relève sur un coude, grognant un peu, puis se redressant tant bien que mal. Que répondre ? Comment s’expliquer sans paraitre ridicule, comment justifier qu’il se trouve au milieu d’un quelconque couloir du pavillon, au beau milieu de la nuit allongé par terre ? Il soupire, se frotte les yeux et s’étire doucement. Il tire un peu sur son t-shirt, comme si paraitre présentable allait l’aider à trouver une explication valable et surtout, non risible. Sa main passe dans ses cheveux, mal à l’aise, il reprend son souffle.

« Hm. Oui, je crois. … Euh. Merci ? Je crois. »

Dexter dévisage l’inconnu, détaillant son visage, tentant malgré le noir complet d’en extraire quelques informations. La seul chose qu’il était à même de constater pour le moment était que l’inconnu avait les cheveux foncés, surement noirs, et qu’il écoutait la musique bien trop fort. Quel détective.

« Hm … Dexter. »

Il tend la main vers le jeune homme, dans une salutation formelle. Il gardait le bras tendu vers celui-ci sentant d’ici le moment de solitude arriver, sentant que l’autre la lui serrerai pas.

Nice to meet you

Il semblait émerger doucement, sans doute qu'il avait plus de mal que toi à se faire à cette ambiance nocturne percée de quelques éclaircis grâce à la lune à moitié pleine dehors. Après plusieurs moments, quelques tentatives pas vraiment concluantes de bouger ou se lever, il finit par te répondre plus ou moins. Et la première chose qui te frappe c'est qu'il a l'air plutôt sobre pour quelqu'un sensé s'être écrouler ivre mort sur le sol pour piquer un somme alors soit il a cuvé dans un temps record, soit ton hypothèse de départ était fausse.

Après t'avoir remercié, le voilà qui se mets à te scruter alors que ton lecteur de musique balance le remix d'un groupe de musique que tu affectionnes particulièrement, te faisant battre la mesure sans que tu n'y fasses trop attention. Ses yeux plissés semblent avoir du mal à vraiment percevoir les détails mais tu vois bien qu'ils s'arrêtent sur ton casque d'où s'échappe la musique. Ah, oui. C'est vrai que d'ordinaire, il est quand même un rien plus poli de couper sa musique, tu as toujours tendance à oublier ce genre de détail.

Alors que tu glisses ta main au fond de ta poche pour couper le fond ininterrompu de musique, il finit par dire quelque chose qui te laisse un rien perplexe avant que tu ne réalises, grâce à sa main tendue vers toi, qu'il n'avait fait que se présenter. Le silence emplissant à nouveau le couloir lorsque ton lecteur s'éteint dans ta poche, tu t'assois à même le sol -c'est que tu commences à avoir des fourmis dans les jambes à rester accroupis à sa hauteur- attrapant sa main pour la secouer un peu d'une poigne énergique avant de la libérer.

« Moi c'est Aaron. Dexter comme le mec de la série? C'est cool comme prénom je trouve! »

Et te revoilà avec ta passion des séries télé en tout genre. Dexter n'était pas dans ton top5 mais tu avais apprécié les premières saisons, juste avant que ca ne devienne un rien répétitif et barbant. C'était le problème de ce genre de série, ca sombrait toujours dans le banale ou l'invraisemblable assez rapidement.

« Alors, comme ça, ch'ui pas le seul à être insomniaque, ca rassure. »

Farfouillant un peu dans ta poche, ta main attrapa un paquet de bonbons Fruitella pour le tendre à ton camarade de couloir.

« T'en veux un ? »

Tu n'allais pas le dire à haute voix parce que ca ne serait pas très cool mais il avait une tête à faire peur. Surement qu'un peu de sucre lui ferait du bien ou lui éviterait de lui claquer entre les pattes. Non mais parce que s'il décidait de dire à nouveau bonjour au sol ou aux pommes, tu n'avais pas la moindre idée de comment tu allais faire pour le trainer jusqu'à l'infirmerie. Alors autant qu'il prenne un bonbon et qu'il la joue cool.

Mais au delà de ça, tu étais toujours mieux ici, assis au milieu d'un couloir presque désert avec un inconnu que tout seul dans ta chambre. Alors pour le moment, le rôle du bon samaritainn te convenait assez.

And faded

Dexter garde la main tendue un moment avant que celle-ci n’obtienne de réponse. Il se décourage presque et s’apprête à la baisser tandis que son interlocuteur s’assoit à ses cotés mais celui-ci attrape finalement sa main d’une poigne forte avant de la secouer avec ce qui lui semble être de l’enthousiasme. Il se présente enfin.

« Moi c'est Aaron. Dexter comme le mec de la série? C'est cool comme prénom je trouve! »

Il hausse un sourcil, cherchant dans les tréfonds de sa mémoire. Il à déjà peut être une saison entière à ses heures perdues. Il s’en souvient par bribes. Une histoire de tueur en série, de police, de môme dérangé. Oui, Dexter, comme lui. Et il trouve la comparaison peu flatteuse par ce que même en n’ayant regardé une seule saison il avait trouvé ça lent, répétitif. Il n’était pas fan de du facies de l’acteur dont le nom ne lui revenait même pas et à ce qu’on lui avait raconté de la fin, il le haïssait encore plus.

« Oui, on peut dire ça … »

« Alors, comme ça, ch'ui pas le seul à être insomniaque, ca rassure. »

Dexter soupire, tentant de dissimiler une moue. Non, ça n’est pas tout à fait ça. Pas tout à fait. Mais la gène avale ses mots avant qu’ils ne sortent de sa bouche, comme s’il valait mieux le silence que des explications le tournant au ridicule. Quel garçon normal agé de 19 ans fait encore des cauchemars le mettant dans un sale état. Bien peu il en doute.

« T'en veux un ? »

La question lui parait bizarre, jusqu’à ce que ses yeux tombent sur le paquet de bonbon. Ce soudain élan de générosité lui arrache un sourire et il ne se fait pas prier pour se servir. Il engouffre les bonbons fruités sans demander son reste, comme si sa vie en dépendait. Il est vrai qu’après une telle agitation une dose de sucre n’était pas malvenue. Le garçon grogne un merci un peu bourru avant de faire craquer la confiserie entre ses dents, comme prenant un malin plaisir à la réduire en miette, sachant pourtant qu’ainsi il n’en profitera que moins. Il laisse le silence s’installer, s’ imaginant la scène de l’extérieur. Deux ados assis au beau milieu d’un couloir sans raison apparente de s’y trouver, mangeant des confiseries colorées à quelque chose comme trois heures moins dix du matin. On faisait plus conventionnelle comme réunion.

Pour une fois, Dexter se prit a engager la conversation, humectant ses lèvres avant de lancer négligemment :

« Quelle année ? »

I want to be a hero

Franchement, ce mec était vraiment pas du genre causant. Et ca rendait pas les choses faciles pour toi qui avait l’habitude d’être dans un groupe et de suivre le file d’une conversation, avec enthousiasme. Mais les quelques tentatives que tu avais faites avaient, semble-t-il, fait un plat total. Les séries ? Visiblement pas son truc. Il avait à peine relevé ton allusion à Dexter qui était une série télé moyenne mais une suite de bouquin plutôt chouette. Pour peu qu’on aime lire ce genre de truc. Ensuite, tu avais essayé la piste de l’insomnie en te disant qu’il te dirait quelque chose du genre « aaah, m’en parle pas ! » et que vous enchaineriez sur la façon dont vous passiez le temps quand la lune grimpait dans le ciel. Mais rien du tout, à part une vague grimace. La seule chose qui avait eu un effet positif avait été les Fruitella qu’il avait enfourné avec autant de rapidité que toi lorsque tu entamais un donjon dans Skyrim (on ne sait jamais quand on va pouvoir re-piocher dans le paquet dans ces moments là, l’horreur).

Assis dans le couloir, avec ce silence écrasant pour seule compagnie maintenant que tu avais éteint ton lecteur, tu t’étais presque -j’ai bien dis presque- saisis lorsqu’il avait soudain repris la parole, te tirant de tes pensées à propos d’une période de bêta qui allait commencer dans une semaine, il ne fallait vraiment pas que tu la loupes. Les deux mots qu’il lança en guise t’interrogation te firent prendre un air tellement perplexe qu’on aurait presque pu voir des point d’interrogation dans tes yeux. Quelle année de quoi ? L’achat des Fruitella ? Il t’arrivait de retomber sur de vieille réserve de bonbons mais ceux là étaient tout récents. Et puis soudain, l’éclair de génie.

« Ah ! Tu veux dire, l’année de l’école, enfin, ici quoi ? 5ème année. »

C’était étrange de le dire en fait. Ca donnait l’impression que tu étais un vieux de la vieille, que tu avais « rouler sa bosse » comme on dit parfois -surtout quand on est un peu craignos mais bon…- alors qu’en fait, tout ceci était vraiment très nouveau et même un peu déroutant.

« Enfin, c’est la première fois que je me retrouve dans ce genre d’école. Les dons, tout ça… C’est un peu nouveau. »

En rejoignant cet endroit, tu t’étais dit que tu croiserais peut-être d’autre personne comme toi qui se retrouvait à peinturlurer tout ce qu’elles touchaient du bout des doigts. Mais en fait, il semblerait que chaque don, pouvoir, truc que vous aviez de particulier soit aussi en quelques sortes uniques. C’était à la fois cool et un peu déprimant. Tu finis par lui tendre à nouveau le paquet de bonbon en lui retournant sa question.

« Et toi alors ? Ca fait longtemps qu’tu sais à propos de tout ce bazar ? Les Misayas et leur super-pouvoir ? »

Super-pouvoir. Ca aurait été tellement plus cool d’avoir de vrai super-pouvoir à la X-men, un truc vraiment utile quoi. Mais dans le fond, tu aimais bien ton don, même si tu t’en plaignais un peu parfois. Plus besoin de stylo bille et tu n’aurais jamais à t’en faire pour ce qui était de te faire un tatouage. Tu pouvais même t’en faire un par jour. Enfin, quand tu aurais un peu plus de maitrise parce qu’actuellement, ca faisait environ une semaine que tu avais des inscriptions en draconique sur ton poignet que tu n’arrivais pas à faire partir.

The weakness starts to show

Le silence s’intalle après sa question. Le malaise à presque le temps de se caler confortablement quand le garçon lui répond enfin. Il est en en cinquième année. Dexter ne sait trop quoi faire de cette information mais après tout c’est lui qui à posé cette question sans intérêt. Il hoche la tête signifiant par là qu’il a comprit. Il faudrait qu’il apprenne un jour, à parler pour de vrai, à engager une conversation sans l’avorter dès les premiers mots. Il y arrive quand il parle avec sa sœur, mais aussi quand il traine avec ses amis. Mais pas tout seul, pas comme ça de but en blanc. Et encore moins depuis le nouveau changement d’établissement. Mais d’ici quelque mois l’habitude devrait changer la donne et tout pourrait repartir comme avant. Du moins il l’espère.

Le garçon explique qu’il est arrivé depuis peu, du moins c’est ce que Dexter comprends. Il le fixe avec insistance, essayant de deviner quel pourvoir, ou du moins quel genre de don il pouvait bien avoir. Ce n’est pas le genre de choses que l’on devine au regard en général, même si certains semble évidents au premier abord, surtout quand ça se manifeste n’importe quand ou que ça vous oblige à répondre excédé à divers objets de la vie quotidienne. Mais au bout de quelques minutes le jeune homme doit se rendre à l’évidence qu’il n’en aura pas la réponse en fixant bêtement son interlocuteur. La question de celui-ci t’oblige d’ailleurs à foncer les sourcils et à réfléchir quelques secondes.

« … Hm, pas tout à fait. Disons que les ‘symptômes’ se sont manifestés il y a deux ans. J’ai été envoyé à une autre école que celle-ci puis suite à un incident j’ai du encore changer. Et maintenant nous sommes là. Enfin … »

Dexter se lève pour de dégourdir et fais quelques pas devant le garçon tout en s’étirant avant de se planter devant lui et de s’accroupir.

« Au fait … C’est quoi ton ‘superpouvoir’ à toi ? »

Staring at the night

Tu hausses légèrement un sourcil quand il parle de symptômes. C’est bizarre de considérer leur condition comme une maladie. Mais peut-être qu’il a un don tellement bizarre que ca lui donne cette impression. Cette idée te colla un frisson qui te remonta tout le long du dos mais ce ne fut rien comparé à celui que tu retins lorsqu’il évoqua le fait qu’il faisait partie de cette minorité d’élève qui avait subit les diverses attaques d’écoles. Tu trouvais déjà ta vie assez chamboulée simplement en ayant changé de pays pour être pensionnaire dans une école secrète alors tu n’osais même pas imaginer ce que lui avait pu ressentir. Pas étonnant qu’il ne soit pas super causant comme type !

Il finit par se lever d’un coup, ses membres visiblement plus réveillé qu’un peu plus tôt, et commença de se dégourdir en faisant quelques pas dans le couloir. Tu avais préféré rester assis sur le sol par pur flemme, t’obligeant à lever le nez à t’en coller un torticolis pour regarder Dexter. Tu distinguais un peu mieux son visage maintenant qu’il était un peu plus à la hauteur des fenêtres mais sa tête ne te rappelait vraiment rien. En même temps, toi et les têtes des gens… Si tu ne les voyais pas régulièrement ou s’ils ne t’avaient pas fait forte impression, tu ne te souvenais pas vraiment des gens. Enfin, au moins maintenant, tu te souviendrais de lui !

D’un coup, il se remit à ta hauteur alors que tu te mettais à mâcher un Fruitella au citron et t’interrogea sur ton pouvoir. Tu commenças par répondre quelque chose qui ressemblait à « Geuh dheu oncr gi chor dheu chou é goi » ce qui ne voulait bien évidement rien dire. Parler la bouche plein était vraiment une mauvaise habitude. Tu te dépêchas de vider ta bouche des bonbons gout d’agrume et tu repris ta phrase de façon bien plus intelligible.

« J’ai de l’encre qui sort de sous mes doigts ! »

Comme pour illustrer ton propos, tu levas tes mains en agitant les doigts avec un grand sourire.

« Ca paye pas de mine comme ça mais je peux faire un peu ce que je veux de cette encre là, l’effacer la faire bouger et tout. Genre, je décore des t-shirt, j’écris les cours en passant juste mon doigt sur la feuille et je peux même faire des tatouages ! Enfin, c’est pas toujours super au point mais bon… »

Tu attrapas un papier de bonbon que tu avais fourré dans ta poche et posa ton index dessus, une tache d’encre se formant sur l’emballage comme si ton doigt avait été un stylo qui fuit. Ta petite démonstration n’avait rien d’extraordinaire mais bon, avec l’heure qu’il était et le manque de concentration, c’est tout ce dont tu étais capable pour le moment.

« Et toi ? C’quoi ton super pouvoir ? »

Tu étais un peu curieux mais surtout, tu préférais aborder ce sujet là plutôt que celui des précédentes écoles.
Maintenant que tu connaissais ce détail, quelque chose te disait qu’il n’avait rien d’un insomniaque et que son teint blafard qui s’effaçait doucement maintenant, n’avait pas grand-chose à voir avec une cuite quelconque. Il avait surement fait un cauchemar ou un truc du genre. Des terreurs nocturnes ou tu-ne-savais-plus-trop-quoi. Tu avais entendu parler d’une fille qui venait de l’école Russe qui en faisait elle-aussi. Quoiqu’il en soit, c’était sans doute plus agréable de lutter à tenir une conversation dans un couloir vide plutôt que ça.

((hj: je dédis ce post au trois petits pains au lait qu'il m'a fallut pour écrire correctement la phrase d'Aaron la bouche plein...paix à votre âme.))

Dexter W. Chessmann a écrit:: You made it, you played it

Dexter ne comprends absolulment rien à ce que lui répond le garçon. A croire que son Fruitella lui à collé les deux machoires de manière irrémédiable. Une espèce de mâchonement comme si il essayait de lui parler dans une langue totalement un connue. Mais ça n'est visiblement pas le cas puisqu'il se reprend , dans une langue existante cette fois. « De l'encre qui lui sortent des doigts » Dexter fronce les sourcils, ayant du mal à visualisr le concepte. Il s'imagine un truc incontrollable, de l'encre qui dégouline de ses mains et commence à grimacer. Il ne comprend pas vraiment tout l'entousiasme autours de ces choses là. Son pouvoir est peu ragoutant, celui de sa sœur dangereux. Il sait que certains ont eu la chance d'hériter de dons bien plus ludiques et pratique mais même avec ça, il ne comprends pas ce que ça pourait avoir de positif.

Mais finalement le garçon lui fait une petite démonstration qui ne paye pas de mine, un simple point sur un papier de bonbon, mais c'est pas mal. Il doit même avouer que c'est plutôt cool, sutout cette histoire de tatouage. Bien moins douloureux qu'un 'vrai', semblerait il. Ca le ferait presque sourire, ce qui est plutôt bon signe vu la situation.
« Et toi ? C’quoi ton super pouvoir ? »

La grimace vient remplacé le demi sourire qui s'était installé tant bien que mal. Son pouvoir. Un truc un peu crasseux, drôle au début, mais qui finissait par lui peser. On lui avait vite fait comprendre que c'était dégueulasse, qu'il vallait mieux éviter d'en faire la démonstration, et même s'en parler si possible. C'était sale alors il ne l'utilisait plus que lorsque nécessaire, lorsqu'il devrait s'exercer donc. Le reste du temps il vivait très bien sans.

« … Hm. Un truc un peu bizarre. Contoler le corps de trucs morts. Genre, un écureuil, tu vois le genre ? … Ca me rend encore plus cliché j'imagine. Je colle bien au personnage de la série du coup. »

Il laissa échapper un petit rire nerveux, essayant de rester plutôt évasif, pour éviter d'en reparler. Et pour ce qui était de la démonstration, il n'en était pas question. Il n'avait pas de 'matériel' sous la main et de toute façon il n'était pas très doué avec son pouvoir. Quoique maintenant il arrivait tout de même à les faire marcher de façon presque normale, ce qui était une avancée assez incroyable.

Do you want to play with me?

Ce qu'il se passa lorsqu'il t'expliqua son don était surement une chose à laquelle il ne s'attendait pas, surtout au vu de la grimace qu'il avait esquissé. Tu le fixas d'un air très sérieux comme si tu assimilais l'information -ce qui était complètement le cas-. Ton esprit passa les quelques secondes suivant l'explication à imaginer tout ce qui devait être possible avec un don pareil. Et puis, finalement, tu ouvris la bouche avec ton air toujours aussi sérieux.

« Dext'. Ton don. Il est vraiment... TROP COOL! »

Oui, oui. Parfaitement, tu venais de lui donner un petit surnom. Ca te faisait étrange de l'appeler par son nom en entier. Et puis, c'était dans ton caractère ce genre de chose. Heathy avait échapé parce que son nom était bien assez court comme ça.

« Non mais t'imagine! Tu peux genre... te faire une armée de zombie! Ou faire peur aux gens en faisant bouger une bestiole empaillé. »

Tu laissas filer un rire moqueur à ta dernière idée. C'est vrai que c'était un peu glauque comme don mais bon, ca aurait pu être pire. Il ne tuait personne après tout. Il n'avait pas l'air très emballé par ce pouvoir qu'il avait, sans doute qu'on lui avait dit que c'était dégoutant ou des choses comme ça. Mais quand on prenait le temps d'y réfléchir, le don de Dexter était de rendre un semblant de vie à ce qui ne l'était plus. C'était plutôt impressionnant. Bien plus que d'utiliser ses doigts comme des stylo bille en tout cas.

« L'air de rien, ca en impose moi j'trouve. Et puis, ca doit pas être facile comme truc. »

Ca faisait un moment que tu étais rester assis sur le sol et tu commençais à avoir des fourmis dans les jambes et les fesses. Sans crier gare, tu te redressas d'un coup, t'étirant de tout ton long avant de faire craquer ta nuque. Le couloir ne semblait pas plus animé, la nuit toujours aussi dense et, au moins de ton coté, l'envie de dormir n'avait toujours pas pointé le bout de son nez. Après avoir tiré tes bras aussi haut que possible, tu les laissas retomber pour te tourner vers ton camarade.

« Ca a l'air d'aller mieux. T'as meilleure mine en tout cas. »

Tout à l'heure, tu avais même eu l'impression qu'il était presque sur le point de sourire.
Tu trottinas un peu dans le couloir sans réellement te déplacer et puis finalement, après avoir sautiller sur place, tu refis volte-face vers ton camarade.

« Dis moi Dext', t'aime bien les jeux vidéos? »

Tu le trouvais plutôt sympatique. Pas très bavard mais sympatique. Peut-être que tu pourrais trouver en lui un nouveau partenaire de jeux vidéo, maintenant que Yugito était partit, il y avait une sacré place vacante pour ce genre d'activité.

Spoiler:

.

A la fin de ses explications Dexter baisse un peu la tête, toujours accroupit devant le garçon. Il connait la réaction des gens en général à l'annonce de son don. 'C'est dégueulasse.' Point à la ligne, sans plus, pas la peine d'argumenter. Ilà l'habitude, il se demande même comment cela se fait que tout le monde ne le connaisse pas encore d'ailleurs. Cela lui éviterai au moins de leur expliquer et par là même devoir subir le dégout exagéré des gens.

Pourtant, il se voit bien obligé de relever la tête quand Aaron lui répond. Ses sourcils se haussent même, avant de retomber et de se froncer en signe d'incompréhension. C'est la première fois que quelqu'un trouve son pouvoir « TROP COOL .C'est même la première fois que quelqu'un le trouve autre chose que « trop dégoutant ». Mais il n'y a pas que ça qui étonne le plus Dexter dans sa réponse. Il l'a appelé Dext', comme ça, le plus naturellement du monde. Comme si ça coulait de source. D'ailleurs c'est une façon bien bizarre de racourcir son nom, la plupart du temps on se limite aux trois premières lettes.

Il fait allusion à une armée de zombies. Le sourire tente un percée à nouveau.C'est vrai que c'est plus ou moins l'idée, même si pour le moment diriger un seul corps est assez difficile comme ça.

« L'air de rien, ca en impose moi j'trouve. Et puis, ca doit pas être facile comme truc. »

Le sourire revient pour de bon. Ca fait plaisir, dans un sens, de pouvoir parler de son don sans devoir afficher un air affecté et dégouté. Et sans, non plus devoir supporter des grimaces exagérées de son interlocuteur. Ca en devient même agréable.

« Ca dépend. Ca demande de la concentration, surtout pour des mouvements fluides. Et de l'entrainement du coup. Je suis encore loin de la horde de zombies, justemen ! »

Le garçon se lève, Dexter recule, évitant tant bien que mal de finir lecul par terre. Il se relève et d'adose au mur, le regard fixe vers la fenêtre qui lui fait face. L'autre garçon s'étire et fais quelques pas puis se retourne pour lui parler. Le jeune homme met quelques secondes à réagir et tourner la tête vers lui. Apparemment il fait moins peut à voir que tout à l'heure, du moins c'est ce qu'il en déduit. C'est déjà pas mal.

« Dis moi Dext', t'aime bien les jeux vidéos? »

Second volte face, second temps de vide avant d'a nouveau se retouner vers lui. Les jeux vidéos ? Ca va, en effet. Avant d'avoir assimilé la langue et bien voulu se sociabiliser un minimum lorsqu'il avait démérangé en Russie il avait passé pas mal d'heures consécutives derrière un écran. Il ne se considérait pas tout à fait comme un joueur confirmé mais il pensait pouvoir affirmer sans trop d'orgeuil savoir s'en sortir. « Et pas mal », en plus.

« Ouais. Sans problèmes même. Tu joues à quoi ? J'avoue que je n'ai pas joué depuis un petit moment mais bon … »

You can't stop me now!

L'autre semblait avoir laissé de coté sa morosité et c'était tant mieux!
Tu avais fait une petite moue quand il t'avait dit que l'armée de zombie n'était pas vraiment à l'ordre du jour, avant de lui adresse un regard encourageant, comme si c'était le meilleur moteur de motivation qui soit. Mais quelque chose te disait que ce n'était pas toujours facile de pouvoir s'entrainer, il y avait beaucoup de pimbêche dans l'école et de gens un peu trop précieux qui auraient refusé de disséquer une grenouille à un cours de biologie. Ce que les gens pouvaient être coincés parfois...

Lorsqu'il avait répondu à ta dernière question, tes yeux s'étaient presque allumés. Ce pauvre Dexter ne pouvait pas imaginer qu'il venait de mettre une pièce dans une machine qui avait tendance à être un rien bavarde...

« Sérieux? Cooool! Moi je joue à un peu de tout! Genre... Sur PC, je suis plutôt sur les jeux en ligne, j'ai même eu accès à la bêta du dernier Elder Scroll!! Mais sinon en fait, je suis plus branché console portable tu vois. C'est teeeeeeellement plus pratique, genre tu peux sortir dehors et jouer au soleil ou sur la plage! En ce moment, je me refais des classiques sur ma psp en fait et puis, y a aussi le dernier Fire Emblem qui est sortis sur 3DS... »

Et tu continuas, un peu trop emballé sur le sujet. Tu parlas de ce jeu de type rpg que tu avais finis la semaine dernière et aussi de ce type qui avait fait preuve de mauvaise foi après tu l'ais rétamé en ligne. Il n'était pas dur de comprendre que quand tu ne regardais pas des séries télé, quand tu ne trainais pas avec quelques élèves, tu étais branché sur ta console. On pouvait presque se demander au fil de ton intarissable monologue, si entre tout ce que tu faisais, tu prenais le temps de dormir. En fait, rien que ta présence dans ce couloir à cette heure répondait en partie à la question.

Finalement, il sembla que tu arrivais un peu à la fin de tout ce que tu avais à dire, en espérant que ton interlocuteur n'ait pas été assommé par tes incessants bavardages.

« ... après tout, Smash bross n'est si surfait que ça comme jeux. Et puis, je mets toujours la pâté à Yugito alors, enfin, je lui mettais la pâté. »

Tu laissas filer un rire un peu forcé, calmant ta soudaine diarrhée verbale, comme pour reprendre ton souffle, passant ta main dans tes cheveux comme pour les mettre en ordre sauf que tu faisais tout l'inverse. Tu avais mis le pied sur une pente glissante et au final, il valait mieux faire demi-tour.
Finalement, tu repris la parole, bien plus brièvement au final.

« T'es plutôt branché jeu en solo toi, j'me trompe? T'as un jeu préféré? Moi franchement je saurais pas quoi choisir si on me d'mandait! »

Tu commenças à faire quelques pas, n'arrivant pas vraiment à trouver une place où te fixer dans ce couloir. Après tout, ce n’était pas vraiment un endroit où on stationnait normalement, on passait et puis c'est tout. Finalement, tu pris la direction de la salle commune à reculons.

« Ca te dit pas qu'on aille se poser dans les divans pour bavarder. Ca s'ra peut-être mieux qu'au milieu des couloirs quand même. »

Et puis comme ça, si l'un de vous se faisait gagner par le sommeil, vous n'aurez qu'à squatter les divans. Toujours mieux que le sol d'un couloir.

Dexter W. Chessmann a écrit:: .

A sa réponse une sorte de machine sembla se mettre en marche et Aaron sembla déverser sans discontinuer un flux de paroles que Dexter eut du mal à suivre. Comme si sa vie en dépendait, il parlait, parlait sans s’arrêter et dans la confusion des paroles, le jeune homme ne saisissait que des bribes de phrases, des noms de jeux qui lui semblait familiers amis le sens général de son soliloque lui resta étranger. Apparemment il s’était aventuré sur une pente glissante et venait d’en faire les frais. Certes il aimait jouer mais sa connaissance du monde des jeux vidéo était quand même limitée. Il possédait une ou deux consoles portables ainsi que quelque jeux mais n’en faisait pas pour autant son activité principale, maintenant.

La tirade semblait enfin se terminer quand Dexter releva les yeux. Non que cela ait été pénible mais il n’avait réussi à rattraper le fil en cours de route. Une fois éjecté du circuit, et avec un passionné lancée à une telle vitesse, essayer de reprendre en cours de route avait été un échec. Malgré ce qu’il avait pu penser, Aaron n’avait pas oublié ça présence, bien au contraire et se mit à le questionner avec insistance sur ses préférence en matière de jeux divers. Le jeune homme ne savait trop que répondre, sa connaissance de ce domaine s’était assez restreinte depuis quelques temps et il ne se tenait plus au courant des dernières nouveautés. Il possédait juste une vieille DS qui avait pas mal vécue et avait récemment acquit une 3DS pour tester le système et peut être acheter un ou deux jeux à l’occasion. Pourtant il ouvrit la bouche après une petite réflexion.

« Je ne sais pas … J’avoue qui demandent de la communication entre les joueurs, c’est pas mon truc. Puis, je ne suis plus tout à fait au top niveau sorties, j’ai la flemme de me tenir au courant. Donc ouais, les jeux en solo de préférence. Mais je ne saurais pas choisir non plus, surtout que comme je t’ai dit, je me tiens pas au courant des dernières actualités. J’ai juste une DS et une 3DS. »

C’était digne presque d’un speech pour toi, à croire que la nuit l’avait presque rendu bavard. Inconsciemment il s’était mit à suivre le garçon avant même qu’il ne lui propose de se diriger vers les divans. Même si Dexter ne pensais pas retomber de sommeil avant un moment, vu le somme qu’il avait piqué par terre après sa crise, il devait avouer que les couloirs étaient loin d’être de tout confort et se fit un plaisir de se vautrer sur un des divans une fois arrivé.
« En tout cas t’as l’air de t’y connaitre niveau jeux. J’imagine que t’en as une belle collection, non ? »

Le jeune homme s’étira sur le divan, baillant par reflexe et se mettant à l’aise.

« Tu joues depuis combien de temps ? »

Too much life in me

Sur le chemin vers la salle commune, tu avais affiché une mine un peu déçue. S'il n'était pas vraiment porté sur les jeux multi-joueurs, tu ne pourrais pas vraiment lui proposer des parties de temps en temps. Mais au moins, tu pourrais toujours plus proposer de lui prêter quelques cartouches.

Après t'être étiré une nouvelle fois de toute ta hauteur, tu avais relâché tous tes muscles pour te laisser mollement choir dans le divan, non loin de Dexter qui avait eu la même réaction que toi face à l'appel moelleux du mobilier. Tu avais presque grogné de contentement en te calant le plus agréablement possible, fermant un bref instant les yeux en profitant de ce confort bien plus appréciable que le sol dur du couloir. Tes yeux se rouvrirent lorsque la voix de ton camarade t’interpella à nouveau avec un petit compliment que tu approuvas d'un signe de tête.

« On peut le dire ouais. J'ai pas vraiment pu tout prendre avec moi mais, pour les DS, les cartouches sont faciles à transporter alors j'en ai ramené un paquet. » annonças-tu fièrement. « J'pourrais t'en prêter si tu veux à l'occasion! »

Remuant encore pendant quelques instants, tu finis par adopter la place confortable du coin, à moitié adossé sur l'accoudoir, la tête appuyé contre le dossier pour regarder vers Dexter -tu avais horreur de ses gens qui parlaient sans regarder leur interlocuteur, les voir fixer un mur ou une table te donnait envie de les laisser discuter avec-.

« - Tu joues depuis combien de temps ?
- Je dirais bien depuis toujours mais ca fait un peu cliché hein. »

Tu finis par rire. Sans doute la fatigue de tes deux nuits courtes précédentes et la nuit blanche qui se profilait avait un peu plus entamé ta résistance que tu ne le croyais mais à cet instant précis, c'était le cadet de tes soucis en réalité.

« Plus sérieusement, ca fait longtemps que je joue mais je dirais environ 5 ans que je le fais vraiment sérieusement. » finis-tu par rajouter. « Quand j'ai eu ma première console portable. Ensuite, j'ai eu un ordinateur et j'ai découverts les jeux en ligne. Après ça, vu mes insomnies, j'étais un cause perdu pour la science. »

Tu ris à nouveau, dans un léger bâillement. Les jeux en lignes t'avait permis de ne pas passer des nuits entières peuplés d'ombre et de cauchemars. Ces longues nuits sans sommeil avait pour ainsi dire finit par être une autre vie, avec des gens qui te connaissaient autrement. C'était un tout autre univers.
D'ailleurs, les choses étaient devenues tellement compliquées depuis que tu avais appris l'existence de cette école et que tu y avais déménagé. Tu avais l'impression de vivre trois vies à la fois et parfois, tu te demandais comme est-ce qu'il était possible de ne pas s'écrouler de fatigue avec tout ça.

Et pourtant, tu étais là, à discuter avec un presque inconnu que tu avais découverts dans un couloir. Une personne dont tu ne savais rien, qui avait eu le malheur ou la chance d'avoir comme toi un pouvoir. Quelqu'un qui avait été arraché à sa vie, à sa famille bien plus tôt que toi.

Le silence était doucement retombé dans la pièce, te laissant dans tes pensées qui avait finit par dériver sur un tout autre sujet, et la question qui passa tes lèvres brisa ce calme de façon complètement aléatoire, sans la moindre logique si on ne se trouvait pas dans ta tête.

« Eh, Dex'. T'as de la famille? » demandas-tu pensivement.

C'était souvent comme ça, aux heures nocturnes. Ton esprit se ramenait souvent à ce qui te manquait, ceux qui te manquait même. Tes amis. Tes parents. Et ta petite sœur.

.

Aaron était venu se vautrer non loin de lui, profitant lui aussi du confort du sofa. Il fallait avouer que ça n’était en rien comparable au sol froid et dur du couloir. Dans des conditions pareilles, qui aurait résisté à l’appel si tentant d’un canapé bien rembourré et moelleux ? Il ne manquait plus que la couverture et celui-ci ne manquerait plus de les happer et les trainer vers les limbes du sommeil.

A vrai dire, Dexter était si agréablement installé qu’il regretta presque d’avoir posé sa question. Certes la réponse l’intéressait mais l’appel du sommeil se faisait insistant. Son rire le retint un peu, le faisant lui-même se secouer un peu. Mais la suite de la réponse finit de l’achever. Non qu’il s’en fichait mais la voix de son interlocuteur semblait le bercer légèrement. Dexter lutait pour garder les yeux ouverts et s’attachait à chaque mot, tentant de le définir dans sa tête dans un espoir ultime de se maintenir éveillé. Il se frotta les yeux à deux reprises, espérant toujours se sortir des bras de Morphée qui l’enveloppaient doucement.

Après sa tirade, le silence retomba. Le garçon semblait pensif, du moins c’est ce qu’il sembla au jeune homme au travers de ses cils qui brouillaient légèrement sa vue. Les yeux toujours entr’ouverts, espérant lutter assez encore pour maintenir un minimum de conversation, il ouvrit la bouche mais n’en tira qu’un soupir. Il ramena ses jambes contre son torse, baillant à gorge déployée. Il remua quelques minutes, cherchant une position confortable pour dormi puisqu’il avait finalement abandonné tout espoir de luter et que de toute façon son camarade avait l’air d’être passé en mode « veille ».

Pourtant, une fois que ses yeux furent fermés, la voix du garçon lui parvint à nouveau. Mais plus calme, moins passionnée et certainement plus pensive. La surprise que provoqua en Dexter cette question ne fut pas réellement visible mais sa tête bougea doucement comme pour chercher à croiser le regard d’Aaron malgré ses yeux fermés. Dexter resta pensif un instant. Il n’était pas certain de comprendre et pas certain de savoir quoi répondre. Il ne savait pas tout à fait ce qu’il devait considérer comme étant sa « famille ».

« Ma sœur, Dragomira. » dit-il assez bas.

Mais il ne put savoir si le garçon l’entendit car il sombra dans le sommeil peu de temps après.

Spoiler:

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